Pour les constructeurs automobiles, 2022 s’annonce comme une année compliquée et cela pourrait avoir une incidence sur les prix, pour ceux qui décident d’acheter une voiture électrique.
Pourquoi ? Éléments de réponse dans cet article
La production de batteries touchée par une conjoncture défavorable
Plusieurs facteurs expliquent, en partie, cet état de fait. D’abord la crise des semi-conducteurs, qui est due notamment à la pandémie de Covid, la réduction des échanges mondiaux, et le recours important au télétravail, qui a fait grimper la demande de matériel informatique.
Ensuite l’énergie qui grimpe à la hausse depuis des mois. Ainsi, selon le dernier rapport de l’Insee en date du 4 janvier, les prix de l’énergie ont augmenté de 18.6%. Le prix du gaz a augmenté de 41%, celui de l’essence, de 21% et celui de l’électricité, de 3%, pour un prix moyen du kWh à 0,1740 €, en mars.
A tout cela, un nouveau facteur vient s’ajouter, complexifiant encore un peu plus les choses.
L’impact de la guerre en Ukraine sur les prix du marché
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a entraîné une réaction de nombreux pays à travers le monde, sous la forme de sanctions économiques et financières. Celles-ci ont eu des répercussions sur les prix de nombreuses matières premières, dont les métaux comme le palladium, l’aluminium, ou le nickel.
Or, ce dernier est un métal qui entre dans la composition de batteries pour les voitures électriques. La hausse des cours est donc suivie avec une grande attention par les professionnels du secteur.
Une dépêche de l’AFP montre l’incidence du conflit sur les cours des matières premières, et notamment celui du nickel. Ainsi, le 25 février 2022, la tonne valait 24 000 dollars sur la place boursière du London Metal Exchange. Moins de deux semaines plus tard, le 8 mars, le cours atteint les 80 000 dollars, après un pic historique à 100 000 dollars.
De fait, la Russie tient une part importante dans la production de nickel. Sur le site senat.fr, un rapport recense les principaux producteurs mondiaux, dont la Russie fait partie. Elle est même en tête pour le nickel raffiné, dont la demande augmente régulièrement pour la fabrication de batteries.
Conséquences d’une guerre géopolitique et économique
Les sanctions économiques et financières, prises de part et d’autre, ont bien sûr d’importantes répercussions à l’échelle mondiale, auxquelles les entreprises doivent faire face. Et s’adapter.
Elon Musk annonçait déjà, en février, sur Twitter son souhait de passer à la fabrication de batteries équipées de cathodes en fer, au détriment du nickel. Sans préciser quand prendrait effet cette décision, ni quels seront les modèles de la gamme qui en bénéficieraient.
Il semble que d’autres constructeurs automobiles adoptent une démarche similaire, afin d’échapper autant que possible à la hausse des coûts, entraînée par le prix de certains métaux constitutifs des batteries.
Si l’avenir de l’industrie n’est pas compromis à moyen et long terme, du fait des politiques et des engagements pris, notamment à l’échelle européenne, il reste que les prix des voitures électriques devraient connaître une fluctuation sensible à la hausse dans les mois à venir.
Ainsi, la berline emblématique de Tesla, la Model 3 Standard vient de voir son prix remonter à 44900 €, avec les conséquences que cela peut avoir, notamment pour les bonus écologiques.
Cette période de crise devrait démontrer la résilience et les capacités d’adaptation de tout un secteur, et des soubresauts sont toujours à craindre. La vigilance s’impose donc.