Dans le but de diversifier davantage ses activités, l’entreprise française EDF a annoncé le lancement d’une stratégie hydrogène qui permettrait de produire trois gigawatts d’hydrogène électrolytique dans le monde. Cette annonce a été faite par le groupe le mercredi 13 avril. Que s’est-il passé depuis ?
Stratégie hydrogène : l’ambition d’EDF, acteur majeur du secteur de l’énergie
EURACTIV France rapporte les propos de Jean-Bernard Lévy, PDG d’EDF, dans une annonce concernant ce changement :
» Lorsque nous considérerons désormais l’énergie, elle ne sera plus vue comme une marchandise mais plutôt comme un choix « . « Décision individuelle de donner du sens à notre consommation pour la maîtriser, d’aller vers cette sobriété choisie, de considérer que nous sommes responsables de notre effet, à notre échelle, sans renoncer à notre bien-être. »
Dans le but d’atteindre une électricité propre, décarbonée et sans émission de CO2, l’entreprise a lancé un processus d’augmentation de sa production d’énergie renouvelable afin de se rapprocher de son objectif. La stratégie d’EDF pour l’hydrogène vise à créer des projets d’hydrogène électrolytique d’une valeur de trois gigawatts dans le monde entier d’ici à 2030. Ces projets seraient principalement utilisés par les industries du transport et de la fabrication.
Selon EDF, cela nécessitera des investissements de l’ordre de deux à trois milliards d’euros qui devront être « cofinancés dans le cadre de collaborations industrielles et bénéficier de mécanismes de soutien nationaux et européens. » En plus de cela, l’entreprise va s’appuyer sur sa filiale Hynamics, qui est un leader industriel dans la production d’hydrogène électrolytique.
De l’hydrogène pour éviter 3 millions de tonnes de CO2
L’hydrogène peut être produit par une méthode appelée électrolyse de l’eau, qui utilise de l’électricité renouvelable ou nucléaire. Sur ce principe, le directeur exécutif d’EDF en charge de l’innovation, de la responsabilité d’entreprise et de la stratégie, Alexandre Perra, a déclaré : « Nous visons l’hydrogène décarboné« , qui sera le « vecteur » de la neutralité carbone pour les usages les plus difficiles à décarboner. Il a, en outre, ajouté qu’avec ces trois gigawatts, l’entreprise sera même de « créer 450 000 tonnes d’hydrogène par an et économiser trois millions de tonnes de carbone. »
On estime que la production d’hydrogène en France est responsable de 11,5 millions de tonnes d’émissions de CO2. Cela équivaut à environ 3 % des émissions totales du pays. Selon EDF, la stratégie de production d’hydrogène respectueux de l’environnement répond à une préoccupation à la fois nationale et mondiale. En effet, la quasi-totalité des 80 millions de tonnes d’hydrogène générées dans le monde provient de la combustion de combustibles fossiles.
De son côté, M. Lévy a déclaré, dans un communiqué de presse, que « l’hydrogène bas carbone est un levier essentiel pour réduire notre dépendance aux combustibles fossiles en plus de l’électrification directe des applications. » Le plan qu’EDF a mis en place pour la production d’hydrogène est conforme à la stratégie hydrogène bas carbone de la France, qui a été introduite par le gouvernement en septembre 2020. Cette stratégie expose les intentions d’ajouter 6,5 gigawatts de capacité pour la production d’hydrogène décarboné par électrolyse.
Stratégie hydrogène EDF : des objectifs ambitieux
Tout récemment, dans le cadre du plan de relance France 2020, la stratégie française en matière d’hydrogène a reçu une nouvelle couche de peinture. Pour mettre en œuvre son plan hydrogène, le gouvernement français s’est engagé à investir 2 milliards d’euros à court terme (jusqu’en 2022) et 7,2 milliards d’euros à plus long terme (jusqu’en 2030).
Le « verdissement » de l’utilisation de l’hydrogène gris dans l’industrie par le développement d’une filière française d’électrolyse est l’un des trois objectifs principaux de ce plan, et c’est celui qui est considéré comme le plus significatif.
A cet égard, la France vise à atteindre les objectifs suivants à l’horizon 2030 :
- 5 GW de capacité d’électrolyse (alimentée à terme par des sources renouvelables),
- de l’hydrogène vert/à faible teneur en carbone pour constituer 20 à 40% de l’hydrogène utilisé dans le secteur industriel.
Nécessité d’améliorer la réglementation française
Jusqu’à une date récente, la France ne disposait d’aucune législation significative concernant l’hydrogène (à l’exception de certaines exigences techniques pour les stations de ravitaillement en hydrogène). La loi sur l’énergie et le climat qui a été adoptée en 2019[2] stipule que le gouvernement a le pouvoir d’adopter un cadre réglementaire par le biais d’ordonnances.
À cet égard, le gouvernement a rédigé l’ordonnance sur l’hydrogène, qui décrit le cadre juridique proposé qui facilitera le développement du marché de l’hydrogène. Un nouveau titre VIII intitulé « Dispositions relatives à l’hydrogène » va être ajouté au Code de l’énergie français à la suite des travaux menés sur le projet d’ordonnance sur l’hydrogène.
A quel horizon ?
Des événements récents ont conduit à la création du Conseil national de l’hydrogène par le gouvernement (comme prévu dans sa stratégie hydrogène). Cet organisme sera dirigé par le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, et sera chargé de réunir les experts industriels dans le domaine de l’hydrogène (par exemple, le PDG de McPhy, le PDG d’EDF, etc.)
Il sera chargé de superviser le déploiement des fonds destinés à soutenir la filière hydrogène émergente, et aura pour rôle de structurer les échanges entre l’État et les différents acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la stratégie hydrogène de la France. En outre, il aura pour rôle de superviser le déploiement des fonds destinés à soutenir la filière hydrogène émergente (par exemple dans les secteurs industriels).
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F.A.Q.
En raison de l’arrêt pour maintenance de la moitié de ses unités nucléaires, la France se prépare à une crise énergétique imminente. Le gaz arrive d’Algérie et l’électricité d’Allemagne, car le président Macron tente de combler le déficit.