On entend parler du Solar Roof depuis 2016 déjà, mais toujours rien en France et en Europe… La commercialisation du toit solaire en France devait initialement avoir lieu en 2018, avant d’être à plusieurs reprises repoussé. Aux États-Unis, le déploiement des tuiles solaires va pourtant bon train.

Alors, qu’est-ce qui bloque et où en est-on de ce fameux projet ?  On fait le point dans cet article. 

Un projet ambitieux pour l’habitat du futur 

Elon Musk ne se limite pas aux voitures électriques 

Connue pour ses véhicules électriques, l’entreprise d’Elon Musk développe aussi depuis plusieurs années des tuiles photovoltaïques pour les maisons, sensées rendre ces dernières autonomes sur le plan énergétique.

Tesla accélère sur les batteries. Le groupe d’Elon Musk a présenté l’année dernière son plan d’action pour diviser de moitié le coût des batteries en chassant le moindre surcoût dans le processus de fabrication.

Une façon de rendre l’énergie électrique toujours plus abordable pour les voitures du futur. Mais aussi pour l’habitat du futur.

En effet, Tesla travaille depuis plusieurs années sur un projet ambitieux: des tuiles solaires. Baptisé Solar Roof, le projet consiste à développer des toitures à énergie solaire pour les particuliers.

Avec une première caractéristique qui saute aux yeux: les tuiles de Tesla ressemblent, sur le plan esthétique, à des ardoises classiques et non pas aux miroirs sombres des traditionnels panneaux photovoltaïques.

L’entreprise revendique aussi une résistance supérieure aux tuiles classiques et les garantit même pendant 25 ans.

Des tuiles plus faciles et rapides à poser 

Non, Tesla n’est pas qu’un constructeur automobile. Depuis plusieurs années, l’entreprise américaine propose d’autres produits comme ces tuiles solaires. En octobre 2019, la société a dévoilé sa troisième version de tuiles.

Celle-ci devrait drastiquement faire baisser les coûts de pose, puisqu’elles sont plus faciles à installer et donc plus rapides. Selon Tesla, le prix aurait baissé de 40% pour la couverture d’un toit.

Présentées dès 2016, les tuiles solaires ne semblent cependant pas être une priorité pour Tesla. L’entreprise refuse de communiquer des chiffres précis, évoquant « une centaine » d’installations partiellement achevées ou commandées.

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Il nous promettait des maisons autonomes en énergie, aux toitures coiffées d’élégantes tuiles photovoltaïques. Il y en avait pour tous les goûts : ardoises, tuiles rouges, lisses ou texturées.

Mais deux années après sa présentation par Elon Musk, la technologie ne s’est pas encore massivement diffusée. Ça n’est pourtant pas faute de séduire.

Une arrivée en Europe annoncée pour … 2018

Les tuiles solaires en plein développement aux États-Unis 

Si Tesla reste encore avare en détails techniques, le Solar Roof est déjà disponible aux États-Unis, où des familles californiennes profitent du fort ensoleillement pour produire leur énergie. À 1,49 dollar le watt, Tesla assure que l’installation d’un toit complet se rentabilise en six ans de réduction de facture d’électricité.

Pour stocker l’énergie, il faut utiliser le Powerwall de Tesla, une grosse batterie domestique déjà disponible à la vente en Europe (seulement en Allemagne et au Royaume-Uni pour le moment).

Du côté des tuiles solaires, leur arrivée sur le vieux continent est repoussée chaque année. En 2020, Elon Musk s’était contenté d’un énigmatique tweet : « leur arrivée sera bientôt annoncée ». Actuellement, sa priorité est surtout d’augmenter son nombre d’installations aux États-Unis. 

À l’origine, il avait déclaré qu’il souhaitait atteindre un objectif de 1000 toits par semaine, on en est encore très loin. Elon Musk a souvent tendance à s’emballer sur les annonces de ce type.

En effet, au vu de l’évolution de cette branche de son entreprise, il semble encore prématuré le moment où les toitures Superglass seront exportées hors des États-Unis. Tesla n’aurait pas installé plus de 200 toits avec des tuiles V3 et, même si l’entreprise y travaille, Tesla devra d’abord raccourcir les délais d’installation avant d’étendre le produit à d’autres marchés.

Certains chantiers se sont déroulés en moins d’une semaine, mais ce n’est pas encore une généralité, il faudra creuser dans ce sens avant de trop en dire. 

Du côté de l’Europe et de la Chine : une attente qui n’en finit pas 

En février 2020, le PDG de Tesla dévoilait la possibilité que ses dernières tuiles solaires arrivent en Chine et en Europe – donc en France – sans tarder. C’est du moins ce qu’en ont conclu nombres d’internautes, un peu trop vite peut-être.

Car Elon Musk affirmait simplement que les dates d’arrivée du Solar Roof seraient précisées, et on n’en sait toujours pas plus. Tesla s’est-il précipité et souhaite-t-il garantir davantage de fiabilité avant de déployer ses tuiles solaires ?

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La société a racheté Solarcity pour 2,6 milliards de dollars en 2016 dans l’optique de s’étendre dans ce secteur. En août, Elon Musk annonçait avoir équipé « plusieurs centaines de maisons » d’un toit solaire et assurait que « tout va bien ».

« Il faut un peu de temps pour confirmer que le toit solaire durera 30 ans et que tous les détails soient réglés » ajoutait le patron de Tesla.

Fin mai 2018, 12 maisons étaient effectivement équipées selon Reuters. Tesla a par la suite précisé que les « centaines de maisons » évoquées par Elon Musk désignaient des habitations dont l’installation est programmée ou en cours.

Les retards seraient dus à la nécessité de réaliser de nouveaux tests sur le produit selon le chef d’entreprise.

« Avant de pouvoir le déployer dans un grand nombre de maisons, nous devons nous assurer que tous les éléments du toit dureront au moins trois décennies » a-t-il répété en juin de la même année lors de la réunion des actionnaires. 

Une bonne nouvelle malgré tout

Saluée par les fans de la marque, la production de tuiles s’est largement accélérée. En mars, le groupe annonçait avoir atteint un volume de production hebdomadaire permettant d’équiper 1000 maisons, soit 4 mégawatts.

Au 2ème trimestre, les installations de Solar Roof ont triplé par rapport au 1er trimestre aux Etats-Unis.

L’entreprise va continuer d’accélérer sa production outre-Atlantique avant son arrivée en Europe. Et surtout, il va multiplier ses capacités d’installation puisqu’il faut aussi des installateurs certifiés pour équiper les maisons.

C’est sur ce sujet précis que Tesla a récemment avancé en signant des partenariats avec les principales entreprises de couverture de l’ouest américain.

Les nombreux obstacles au Solar Roof 

Une installation plus chère que chez un professionnel RGE

Avare en communication à ce sujet, Tesla semble rencontrer de nombreux obstacles techniques pour commercialiser son toit solaire à grande échelle : tarif élevé, technologie peu rodée, attention focalisée sur la production de véhicules, … 

Un des obstacles principaux ; le prix, deux fois plus élevé qu’un système solaire traditionnel. Aux États-Unis, un des 12 propriétaires d’un toit en tuiles solaires actuellement en service a déboursé 100.000 dollars (86.500 euros) pour un ensemble incluant également des batteries de stockage.

Un investissement qui ne serait pas rentable selon lui, malgré d’importantes économies sur sa facture d’électricité. De plus, l’installation a nécessité deux semaines et une équipe de 10 à 15 monteurs contre une seule journée pour des panneaux solaires classiques.

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Si ce propriétaire n’a pas subi de retards à la livraison, bénéficiant de la proximité géographique avec l’installateur, ce n’est pas le cas de tous les clients. Selon Reuters, l’un d’entre eux a réservé un toit solaire début 2017 contre un acompte de 1000 dollars, mais n’a toujours pas été contacté par Tesla.

Sur le site du constructeur, le système est pourtant toujours proposé à la réservation. En France, il est possible d’en commander moyennant un acompte de 930 euros.

Un produit adapté aux normes européennes ? 

Cela fait quatre ans que le patron de Tesla annonce l’arrivée de ses premières tuiles photovoltaïques sur le Vieux Continent. Dans un tweet, Elon Musk a déclaré qu’elles feraient leur entrée « courant 2020 sur le marché européen ».

Depuis 2016, l’entrepreneur américain évoque cet ambitieux projet de toit solaire qui permettrait à une maison de devenir autonome, en alimentant sa propre batterie électrique grâce à son toit.

D’après Futura, il est désormais possible de réserver sa toiture en ligne. Pour ce faire, il suffit de se connecter au portail français de la marque : Solar Roof.

La marque a livré quelques précisions au sujet du prix de l’installation de la batterie. Il faudra compter plus de 8.000 euros, équipements auxiliaires inclus. Futura note que la batterie domestique proposée par le constructeur est assortie d’un taux de TVA relativement élevé (20%).

Avantage à la toiture solaire classique, finalement ?

Une installation par un professionnel reconnu garant de l’environnement (RGE) n’est assujettie qu’à une TVA de 5,5 %. L’installation de la toiture solaire par un professionnel se révèle donc moins chère, car en dessous de 7.000 euros. Quant aux tuiles, elles devraient revenir, d’après Futura, à 150,75 €/m2.

Futura émet cependant des doutes quant aux détails techniques fournis par Tesla. Le constructeur a présenté la batterie domestique Powerwall d’une capacité utile de 13,5 kWh.

Dans une vidéo, l’entreprise américaine a également démontré la solidité de ses tuiles par rapport à des tuiles d’ardoise classiques. Les informations à disposition ne réfèrent en revanche qu’à des garanties américaines.

Difficile de savoir si elles se trouveront en conformité avec les normes européennes.

En attendant l’arrivée des fameuses tuiles, d’autres acteurs avancent leurs pions. A commencer par Ikea qui s’est associé à Voltalia (groupe Mulliez) pour développer l’achat et l’installation rapide de panneaux photovoltaïques.


Elon Musk est connu pour mener de front plusieurs projets. La rédaction de Tesla Mag en a regroupé certains au sein de ses dossiers.

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2 commentaires

  1. Bonjour, aucun rapport entre une horreur IKEA/VOLTALIA et une couverture homogène d’aspect classique SOLAROOF et qui, si cela ne gênait pas les lobbies de l’industrie arriérée, et aussi le monopole illégal d’EDF.
    Imaginez un instant chaque toiture de France équipées et produisant sont autonomie.
    Ça va pas du tout ça!!!!
    Et EMMANUEL notre président avec ses dizaines de centrales nucléaires de proximité.
    Dommage.

  2. @barthelemy l’article montre justement que ces tuiles on en parle depuis 6 ans et c’est beaucoup de bruit pour très très peu d’installations, pour un prix totalement inabordable. Le problème c’est pas que ça gêne des lobbies, c’est juste que ça n’est pas au point.
    Alors oui, « Emmanuel » comme vous dites a raison de prévoir des solutions qui fonctionnent, comme le nucléaire.
    Et le monopole d’EDF, si il était resté un monopole les choses fonctionneraient probablement mieux

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