CEO Skynopy

Skynopy, une start-up spatiale prometteuse basée à Paris, vient de lever 3,1 millions de dollars seulement quelques mois après sa création. Cette levée de fonds, réalisée en seulement trois semaines, a été menée par un consortium d’investisseurs de renom, dont Heartcore Capital, Kima Ventures, Better Angle et BPI France. Le tour de table a également vu la participation d’entrepreneurs influents comme Thibaud Elziere et Yohann Leroy. Cet apport financier permettra à Skynopy de développer et déployer son service de connectivité innovant pour les opérateurs de satellites en orbite basse (LEO), répondant ainsi à un besoin crucial dans une industrie spatiale en pleine expansion.

Introduction de Pierre Bertrand et de Skynopy

Pour mieux comprendre l’approche révolutionnaire de Skynopy et ses plans futurs, nous avons eu l’opportunité d’interviewer Pierre Bertrand, PDG et co-fondateur de Skynopy. Bertrand, avec son co-fondateur Antonin Hirsch, a lancé Skynopy après une carrière réussie chez Loft Orbital, une entreprise connue pour ses services de satellites partagés et ses contributions significatives au secteur spatial français. Voici un aperçu des perspectives de Bertrand et de la vision qui anime Skynopy :

Interview exclusive de Pierre Bertrand

Pierre Bertrand: Oui, c’est normal. Donc moi, je m’appelle Pierre, c’est le prénom. Bertrand, c’est le nom de famille. Je suis CEO et co-fondateur de Skynopy. J’ai démarré avec le co-fondateur, qui est CTO, qui s’appelle Antonin Hirsch. Tous les deux, on se rencontrait chez Loft Orbital, qui était notre ancien employeur. Loft Orbital, c’est une boîte qui a bien marché, qui était dans le Next 40 en France, qui a levé en tout 200 millions. Moi, j’ai démarré la filiale française de cette entreprise-là et mon associé était en gros directeur technique de la partie connectivité radiofréquence. C’est une boîte qui faisait des satellites partagés. En gros, aujourd’hui, le spatial, c’est trois piliers. Pour envoyer des satellites, il faut un lanceur, une fusée. Ça, ça se passe plutôt bien. On sait ici que ça a démocratisé cet accès. Ils envoient des satellites, des fusées tous les deux jours et ils ont divisé par dix. Ils vont peut-être encore rediviser par dix, donc en tout passant les coûts de lancement. Et donc, ça se passe bien.

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Interviewer: C’est très bien synthétisé. Est-ce que vous avez des grandes lignes de votre plan à partager suite à cette levée de fonds ?

Pierre Bertrand: Nous, on a démarré la boîte il y a un peu moins d’un an. En un an, on a pu lever 3 millions. Ça, on l’a levé en trois semaines. C’était une levée de fonds express pour permettre de faire les premiers milestones. Les premiers milestones qu’on voulait, c’était embaucher déjà l’équipe cœur. L’équipe, il y a des profils radiofréquences, traitement du signal, très orienté en route télécom, et il y a des profils développeurs. Le but, et ça c’est une petite fantaisie, c’est que nous, on veut décloisonner le spatial. Je le disais un peu, il y a des ventes qui arrivent, celui des télécoms, du cloud, etc. On ne veut pas embaucher des gens qui viennent du spatial. On veut embaucher les meilleurs qui viennent de la tech, qui viennent de l’autre monde. C’est ça qui nous intéresse. En quelques mois, on a levé les fonds. On s’est branché sur des antennes déjà existantes, des packs d’antennes. Là, on maîtrise, on arrive à faire ce qu’on appelle des first contacts. En gros, télécharger des données satellites avec une quinzaine d’antennes partout dans le monde. Ça, c’est un service qui sera opérationnel en fin d’année. En moins d’un an, on aura un service de 15 antennes opérationnelles.

Interviewer: Et sur le terrain réglementaire, est-ce qu’aujourd’hui, vous avez tout ce qu’il vous faut pour travailler en France, en termes de rapidité, d’efficacité ?

Pierre Bertrand: Très bonne question. Nous, on va avoir un cas assez niche sur la partie réglementaire, qui est le règlement des fréquences. En gros, un acteur ne peut pas émettre dans n’importe quelle fréquence, où il veut, etc. Et pareil pour recevoir les données. Donc nous, en fait, dès le début, on a fait l’effort d’aller voir les acteurs de réglementation en France. Et là, on a beaucoup de chance, parce qu’en France, c’est des acteurs très, très professionnels, qui sont très, très bien installés dans la scène internationale et dont on parle avec eux pour, en fait, opérer notre service avec les antennes partagées, mais aussi penser à l’avenir et, en fait, pour installer nos premières stations, nos premières antennes, notamment dans les territoires outre-mer. Typiquement, là, on regarde pas mal le Saint-Pierre-et-Miquelon ou l’île de la Réunion, parce qu’en fait, c’est un atout français.

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Interviewer: Très bien. Et comment vous comptez gagner de l’argent sur ce métier ? Ou comment vous vous rémunérez, plus simplement ?

Pierre Bertrand: Donc nous, nos clients, c’est tous les opérateurs qui ont des satellites. Aujourd’hui, quand on regarde le marché, en gros, il a fait x4 en seulement deux ans. Un proxy, pour évaluer ça, c’est certaines missions, certaines fusées de SpaceX où en fait, ils ne vont mettre que des petits satellites. Donc en gros, c’est nos clients, la plupart du temps. Et en fait, ils ont quadruplé la fréquence de lancement de ces missions-là. En fait, mécaniquement, juste avec ce proxy-là, il y a plein d’autres proxys, mais on sait qu’au moins, ça a fait x4 en seulement deux ans. On voit le marché qui est en pleine croissance. Et nous, en fait, les coûts de connectivité d’une mission satellite, c’est aujourd’hui entre 10 et 20 % du coût d’une mission. Et donc nous, on apporte ce service clé en main. Donc on permet aux opérateurs de satellites, au lieu d’acheter eux-mêmes leurs antennes, de les positionner partout dans le monde, ce qui est long et très coûteux en Capex, nous, on vend ce service. Donc c’est un service de connectivité qui correspond entre 10 et 20 % du prix total d’une mission. Et ce qui est intéressant, c’est que toutes les missions qui, là, sont en train de voir le jour, elles ont des besoins en connectivité. En fait, elles produisent de plus en plus de données parce qu’on fait des prises de photos hyper-spectrales dans plusieurs longueurs d’onde, des prises de vidéos. On a des services en orbite, donc faire du docking, du refueling, etc., qui exigent de plus en plus de données ou un rafraîchissement de la donnée beaucoup plus important. Donc plus de stations. Et donc c’est là qu’on intervient.

Interviewer: Très bien. Et pour qu’on puisse se rendre compte dans quel monde on sera dans quelques années, est-ce que vous pouvez nous partager des éléments de croissance que vous avez établis pour tenter d’expliquer le spatial, notamment sur les LEO, d’ici, je ne sais pas, 5, 10 ans ? Je ne sais pas quelle perspective vous avez.

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Pierre Bertrand: Donc, nous, en gros, typiquement, le but, notre vision, c’est d’être le Orange. En gros, il y a un nouveau territoire qui est en train d’être de plus en plus populé, c’est l’orbite basse. Et aujourd’hui, il n’y a pas d’acteurs. C’est-à-dire qu’il y a des acteurs qui veulent se positionner pour être un hôtel, pour être un hôtel en orbite basse, une station-service, prendre des photos, etc. Il n’y a aucun acteur qui fait cette connectivité. Donc, en gros, être le Orange ou le SFR de ce nouveau territoire. Nous, en gros, c’est notre positionnement. Et ça, on le fait avec notre réseau d’antennes, mais aussi avec la solution technologique qui est, en gros, l’équivalent un peu de la carte SIM. C’est-à-dire qu’aujourd’hui, ce n’est pas tout d’avoir des stations en sol, mais c’est aussi d’avoir, dans chaque satellite, l’équivalent de notre carte SIM, ce qui fait que nos clients, ils opèrent leur mission, que ce soit la station de refueling, l’hôtel ou leurs satellites, sans avoir à se demander avec quelle station on va télécharger. Et donc, pour les chiffres, en gros, dans un premier temps, c’est de commencer à prendre de plus en plus de parts de marché sur cette partie station-as-a-service. Et en fait, avec les produits qu’on a, c’est devenir l’idée mondiale de service.

Interviewer: D’accord, c’est très clair. Merci beaucoup pour les éléments. On a traité pas mal de points. Je vais recompiler.

Conclusion

Skynopy, sous la direction de Pierre Bertrand et Antonin Hirsch, est en passe de devenir un acteur clé dans le secteur de la connectivité des satellites en orbite basse. Leur approche innovante et leur progression rapide soulignent leur potentiel à révolutionner l’industrie spatiale. Grâce à leur modèle unique “as-a-service”, Skynopy est prête à offrir des solutions de connectivité fluides et efficaces, répondant aux besoins croissants du secteur spatial. Restez à l’écoute pour plus de mises à jour sur leur parcours et leurs développements révolutionnaires.

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