Il y a des voitures qui marquent leur époque, et la Renault 5 en fait indéniablement partie. Quarante ans après ses débuts iconiques, la marque au losange ressuscite ce nom légendaire sous une forme électrifiée : la Renault 5 E-Tech.
Nous avons eu la chance de prendre le volant de cette compacte électrique au design néo-rétro pour un essai routier. Verdict ? Elle ne se contente pas de jouer sur la nostalgie, elle impose son style et ses ambitions dans l’ère moderne.
Un look qui fait tourner les têtes
Dès le premier regard, la Renault 5 E-Tech séduit. Ses lignes reprennent les codes de l’originale – silhouette trapue, phares rectangulaires malicieux – tout en les réinterprétant avec une touche futuriste.
Les LED jouant le rôle de clignotants dans la calandre évoquent un clin d’œil espiègle, tandis que les jantes au design audacieux et les teintes pop (jaune éclatant ou vert acidulé) renforcent son caractère.
À l’intérieur, l’ambiance est tout aussi réussie : écran central de 10 pouces, sellerie en denim recyclé et une planche de bord qui mixe rétro et modernité sans fausse note. On s’y sent bien, même si l’espace aux places arrière reste limité – un compromis assumé pour une citadine.
Sous le capot : électrique et punchy
La version testée embarque un moteur de 100 kW (136 ch) et une batterie de 52 kWh, offrant une autonomie revendiquée de 410 km en cycle WLTP. Sur la route, la Renault 5 E-Tech surprend par sa vivacité.
Le couple instantané propre aux électriques donne des accélérations franches, parfaites pour s’extraire des embouteillages ou doubler en souplesse. La direction est précise, le châssis bien équilibré, et le poids contenu (1 350 kg) lui confère une agilité rare pour une électrique de ce segment. Sur autoroute, elle reste stable, mais le bruit d’air à haute vitesse rappelle qu’elle préfère les parcours urbains et périurbains.
Conduite : le plaisir au quotidien
C’est en ville que la R5 E-Tech excelle. Compacte (3,92 m de long), elle se faufile partout, aidée par une caméra de recul et des capteurs précis. Le mode de régénération ajustable au volant permet de jouer sur le freinage récupératif, jusqu’à une conduite « à une pédale » très intuitive.
Sur routes sinueuses, elle reste plaisante, même si les suspensions un poil fermes trahissent son orientation plus utilitaire que sportive. Côté recharge, les 100 kW en courant continu (DC) permettent de passer de 20 à 80 % en une trentaine de minutes – correct, sans être révolutionnaire.
Les petits défauts d’une grande ambition
Tout n’est pas parfait. La visibilité arrière, limitée par le design, demande un temps d’adaptation, et le coffre de 326 litres, bien pensé avec son double fond, reste dans la moyenne basse de la catégorie.
Quant au prix, démarrant à 33 000 € (hors bonus), il la place en concurrence directe avec des rivales comme la Peugeot e-208 ou la MG4, parfois mieux équipées ou plus abordables. Mais Renault mise sur son charisme et son identité française pour faire la différence.
Conclusion : un retour gagnant ?
La Renault 5 E-Tech n’est pas qu’un hommage au passé ; c’est une proposition audacieuse pour l’avenir. Elle conjugue charme rétro, agrément de conduite et une autonomie suffisante pour séduire les urbains en quête d’électrique sans compromis majeur.
Si elle ne révolutionne pas le segment par sa technologie, elle le dynamise par son style et sa personnalité. Une chose est sûre : Renault a réussi à faire vibrer la corde sensible tout en regardant vers demain. On a déjà hâte de la recroiser sur la route.