Le coût du chauffage d’une maison pendant l’hiver devrait monter en flèche pour les ménages du Royaume-Uni. On prévoit que le paiement annuel typique dépassera 4 000 £, soit plus de trois fois le montant que les habitants du Royaume-Uni payaient il y a seulement un an. De l’autre côté de la Manche, le coût de la vie pour les ménages français ne changera pas non plus de manière significative. Le prix du gaz a été maintenu à un niveau constant par leur gouvernement, tandis que la croissance annuelle du prix réglementé de l’électricité a été plafonnée à 4 %. L’effet cumulé de la pression sur le coût de la vie induite par la hausse des prix de l’énergie cette année restera bien inférieur à 5 % de la consommation pour l’ensemble des ménages français. Il est possible que ce taux soit supérieur à 15 % pour les 20 % des ménages les plus modestes.
Hausse des prix de l’énergie : la situation en Europe
L’écart qui existe entre deux pays voisins dont les réseaux énergétiques sont connectés entre eux est énorme. Dans le cadre de mes recherches continues sur la régulation des marchés et les méthodes mises en œuvre pour allouer des ressources telles que l’énergie, j’étudie la manière dont les modèles économiques peuvent nous aider à comprendre les questions relatives aux politiques publiques. Ces derniers mois, j’ai mené des recherches sur le marché de l’électricité en France et je l’ai analysé par rapport à d’autres modèles, tels que ceux utilisés au Royaume-Uni.
Le modèle utilisé en Grande-Bretagne (l’Irlande du Nord utilise un système distinct), qui reflète le prix réel du marché de la production d’électricité, oblige les utilisateurs à réduire leur consommation et encourage les investissements dans la production d’électricité. En revanche, l’approche adoptée en France consiste en une combinaison de subventions fournies par le gouvernement et par une entreprise publique d’énergie. Cette approche coûte des milliards de dollars aux contribuables et retarde les décisions majeures concernant l’efficacité énergétique ainsi que les investissements dans la production dans un avenir prévisible.
Mais la crise imminente démontre que le marché de l’électricité en Grande-Bretagne est loin d’être parfait, même s’il est nettement plus efficace en matière de consommation et de production d’énergie. Pour que le gouvernement puisse garantir que toutes les maisons disposent de chaleur pendant l’hiver, il doit prendre une décision difficile : soit il distribue des milliards de dollars en espèces aux ménages individuels, soit il étudie le marché du pays voisin, la France, même si cela entraîne une réduction de l’efficacité globale.
France : production nationalisée, subventions des prix
Sur le papier, le système français est également basé sur le marché : les entreprises qui créent de l’électricité la vendent à des sociétés qui approvisionnent directement les clients, le prix étant plafonné à un certain niveau. Contrairement à la situation en Grande-Bretagne, le gouvernement français exige du producteur monopolistique majoritairement public EDF qu’il offre plus d’un quart de sa production aux fournisseurs avec un rabais important par rapport au prix de gros actuel. Il s’agit d’un écart important par rapport à la situation en Grande-Bretagne.
Tout au long de l’histoire, cette source d’énergie historiquement abordable provenait d’un réseau vieillissant de centrales nucléaires. Toutefois, de récents défis ont obligé EDF à racheter une partie de l’électricité qu’elle avait déjà fournie sur le marché à des prix de gros plus élevés. Cette mesure a été prise afin qu’EDF puisse respecter ses engagements envers les fournisseurs d’énergie en leur revendant l’électricité à un prix inférieur.
En janvier de cette année, le gouvernement français a demandé à EDF d’augmenter la quantité d’électricité à prix réduit qu’elle fournit aux foyers français afin d’aider ces derniers à faire face à la hausse du coût de l’énergie. Cette mesure, associée à la réduction des taxes sur les carburants, fera en sorte que le prix réglementé en France ne grimpe guère au cours de cette année.
Cependant, le système français est loin d’être idéal. Il y a un manque de clarté concernant le coût élevé pour les contribuables, et les tarifs de l’électricité ne représentent pas le coût de l’unité la plus chère. Le manque d’incitations du marché est un autre facteur qui a poussé le gouvernement à renationaliser EDF afin de garantir les investissements futurs dans les énergies renouvelables et les centrales nucléaires de la prochaine génération.
Le pays a également mis en place des restrictions sur la consommation d’énergie comme solution à plus court terme pour protéger les consommateurs. Cette mesure est d’autant plus importante qu’elle prévoit que les coûts de gros seront bien plus élevés que ce que la France paiera en raison des incertitudes entourant la production nucléaire. Toutefois, les familles françaises peuvent se consoler en se disant qu’elles disposeront d’un chauffage suffisant dans leur maison cet hiver.
Afin de maintenir le même niveau pour leurs foyers, les Britanniques devraient penser à adopter un peu l’approche française et à subventionner le coût de l’énergie. Les deux candidats à la direction du Parti conservateur ont tous deux laissé entendre qu’ils étaient prêts à aller dans cette direction en réduisant la taxe sur la valeur ajoutée et les taxes vertes ; toutefois, l’effet sur les prix serait minime. Pour la protection des clients, des subventions nettement plus élevées sont nécessaires.
Une autre approche utilisée jusqu’à présent a consisté à fournir des transferts monétaires sans restriction, tels que des réductions du coût de la taxe d’habitation et des factures d’énergie. Maintenir l’efficacité du marché de la GB pendant l’hiver en adhérant à cette politique serait un défi d’un point de vue politique et serait coûteux. Le FMI prévoit que le montant des liquidités qui seront nécessaires pour compenser les ménages qui sont 40 % plus pauvres sera d’environ 1,5 % du PIB, ce qui équivaut à plus de 30 milliards de livres.
Prix de l’énergie en hausse : le gouvernement prend de nouvelles mesures
PARIS, 27 octobre (Reuters) – Selon l’annonce faite jeudi par le Premier ministre Elisabeth Borne, le gouvernement français prendra partiellement en charge les tarifs d’électricité supérieurs à 325 euros par mégawattheure afin d’aider les petites et moyennes entreprises qui ont des difficultés à payer leurs factures d’énergie qui montent en flèche.
Lors d’une conférence de presse, M. Borne a fait la déclaration suivante : « Nous couvrirons la moitié du total dépassant un prix de référence (de 325 euros) ».
F.A.Q.
Un programme français qui vise à soutenir les investissements en vue d’une reprise durable a été autorisé par la Commission européenne. Le budget du programme est de 7 milliards d’euros.
Vous ne pouvez pas encaisser le chèque, mais vous devez l’affecter au paiement d’une facture d’énergie ou au financement d’activités d’économie d’énergie.
Étant donné que les paiements seront émis sur la base des déclarations de revenus remplies, les demandeurs potentiels n’ont aucune démarche à faire pour recevoir une compensation.