La récente décision de réduire la vitesse sur le périphérique parisien à 50 km/h soulève de nombreuses questions, notamment parmi les professionnels de la région. Frank Delvau, président de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH) Île-de-France, a partagé ses préoccupations concernant cette mesure, qu’il juge non concertée et potentiellement néfaste pour l’économie locale.

Une décision arbitraire sans concertation

Frank Delvau insiste sur le manque de dialogue autour de cette mesure. « Nous n’avons jamais participé à la moindre réunion concernant la réduction de la vitesse ou le blocage d’une voie. » Ce manque de concertation est perçu comme un affront par de nombreux professionnels qui dépendent du bon fonctionnement des infrastructures de transport, particulièrement pour leurs livraisons et déplacements. Le président de l’UMIH dénonce ainsi une décision qui semble plus politique que pragmatique.

Un impact direct sur les livraisons et les travailleurs

Les professionnels de la restauration, de l’hôtellerie et d’autres secteurs qui s’approvisionnent auprès du marché de Rungis, par exemple, pourraient faire face à des retards considérables. « Nous travaillons beaucoup avec les professionnels de Rungis, et nos livraisons se font tôt le matin. Réduire la vitesse à 50 km/h met en péril la ponctualité des livraisons, et cela peut avoir des conséquences économiques directes pour nos affaires », explique Frank Delvau.

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Au-delà des livraisons, de nombreux travailleurs franciliens utilisent le périphérique pour se rendre à leur travail, souvent à des horaires décalés. « Tout le monde ne peut pas prendre les transports en commun. Certains utilisent leur véhicule, que ce soit à deux, trois ou quatre roues, pour travailler à des horaires où il n’y a pas d’embouteillages. Limiter la vitesse à 50 km/h est très compliqué pour eux. »

Pollution et embouteillages : des effets contre-productifs ?

L’un des arguments avancés pour justifier cette mesure est la réduction de la pollution. Cependant, pour Frank Delvau, cet effet pourrait être inversé. « Réduire la vitesse pourrait créer plus de bouchons, ce qui augmenterait les émissions polluantes. En plus, il n’y a pas de véritable étude d’impact qui ait été réalisée pour mesurer les bénéfices attendus. »

D’un point de vue phonique, la région Île-de-France, sous la présidence de Valérie Pécresse, propose déjà des solutions pour isoler le bruit du périphérique, sans passer par une réduction de la vitesse. Delvau remet donc en question l’efficacité réelle de cette nouvelle règle et plaide pour des solutions alternatives.

Un périphérique sous-utilisé pendant les JO

Frank Delvau rappelle également l’expérience des Jeux Olympiques de Paris. Une voie du périphérique était réservée aux véhicules officiels, créant un déséquilibre dans la circulation. « Cette voie était vide à 60 %, ce qui a aggravé les bouchons sur les autres voies. Cela a aussi augmenté les risques d’accidents, notamment pour les deux-roues », alerte-t-il. Une réduction de la vitesse risque d’amplifier ces effets.

Une demande claire : l’abrogation de la mesure

Face à ces enjeux, Frank Delvau et l’UMIH Île-de-France demandent une abrogation pure et simple de cette mesure. « Passer de 70 à 50 km/h sans concertation n’a aucun sens. C’est une mesure qui va pénaliser les Franciliens qui travaillent et qui n’ont pas d’alternative pour se déplacer. »

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Pour conclure, Delvau appelle à une réflexion plus globale sur la politique de mobilité à Paris et sur la question du logement. « Avant de prendre ce genre de décision, il serait judicieux de réfléchir à la manière dont Paris accueille ses travailleurs. Tout le monde ne peut pas se loger dans la capitale. »

La réduction de la vitesse à 50 km/h sur le périphérique est donc loin de faire l’unanimité et semble, pour beaucoup de professionnels, être une réponse inadaptée aux défis de la mobilité et de l’économie francilienne.

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