Au début, il y avait trois pédales. Avec l’avènement du véhicule automatique puis électrique, il n’y en a plus eu que deux. Demain, il ne pourrait y en avoir qu’une. Ou, plus précisément, toujours deux pédales mais une, celle de frein, qui verrait son utilité réduite à peau de chagrin.
C’est toute la promesse de la e-Pedal que Nissan a annoncé la semaine dernière. Elle remplacera la pédale d’accélérateur. Comme elle, en appuyant dessus, la voiture prendra de la vitesse. En relâchant progressivement la pression, la voiture ne va pas simplement décélérer, elle va véritablement freiner. Enfin, lorsque la e-Pedal sera complètement libérée, sans pied dessus, la voiture sera stoppée, même en côte ou en descente, promet la marque.
Qu’est-ce que cela change ?
D’abord, c’est une extrapolation du freinage récupératif, cette inertie propre aux VE qui offre une résistance au véhicule lorsqu’il n’accélère plus, phase pendant laquelle cette inertie recharge les batteries. Nissan a poussé le concept un cran plus loin : lorsque l’on accélèrera plus, les nouvelles Leaf ne seront plus seulement en phase récupérative, elles freineront véritablement.
Ensuite, c’est un changement prévisible de conduite : en ville, pour gérer des ralentissements mineurs, il suffira de libérer totalement l’accélérateur e-Pedal et la voiture ralentira puis s’arrêtera. Pour les véritables freinages, a fortiori d’urgence, la pédale de freinage habituelle a bien entendu été préservée. Et pour ceux qui ne voudront pas du tout utiliser ce système, il reste possible de le désactiver et d’utiliser le binôme habituel à deux pédales.
Quels obstacles prévoir ?
La e-Pedal est une évolution qui risque de changer les choses. Pensons aux auto-écoles. Elles sont déjà rarissimes celles qui enseignent la conduite sur VE (éco-conduite, gestion de batterie, etc.). Les jeunes permis n’y sont pas préparés et ils le seront d’autant moins à la e-Pedal, qui induit une conduite fondamentalement différente de celle à laquelle ils auront été formés.
Enfin, il reste à voir quelle puissance Nissan va affecter à au ralentissement induit par la e-Pedal. En retirant le pied de l’accélérateur, la e-Pedal sera capable d’immobiliser le véhicule « en cas de forte circulation ou lors de petits trajets en ville », précise Nissan. Et en ville à 50 km/h ? Hors agglomération à 70 km/h, voire 90 km/h ? Jusqu’à quel point pourra-t-on utiliser la e-Pedal ? Pourra-t-on paramétrer la puissance de freinage affectée à la e-Pedal ? Réponse le 6 septembre, lorsque la première Leaf qui en sera équipée sera dévoilée !