Un avant titre convaincant :

« La Tesla Model S est la première – et encore la seule à ce jour – berline sportive électrique du monde disponible à la vente. Et pour tous ceux qui émettent des doutes sur l’aspect légitime de sa présence sur le site de l’Automobile sportive, croyez bien qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent jamais d’avis… »

 Voilà qui retient l’attention ! Alléché par ces propos engagés tenus dans L’AUTOMOBILE SPORTIVE (www.automobile-sportive.com), j’ai lu l’article très complet de l’essai réalisé par Sébastien Dupuis.

Ça commence par un petit  rappel historique. Cocorico certes mais sans écho dans l’abyssal désert de nos blocages franco-français…

« L’histoire est souvent injuste avec les pionniers. Ainsi, Tesla n’a pas été le premier constructeur à commercialiser une voiture électrique, ni même une sportive électrique. En effet, avant cela, il y eut la Venturi Fetish. Présentée en 2002 sous forme de concept-car avec un 2.0L de Renault Clio RS, elle avait finalement été remaniée pour devenir en 2004 la première voiture de sport électrique du monde. C’est bien connu, en France on n’a pas de pétrole, mais on a des idées. A défaut de pétrole, Venturi aurait sans doute aimé trouver des clients. Malheureusement, proposée à un tarif délirant de 350.000 € lors de sa commercialisation en 2006, la Fetish demeura ultra confidentielle. »

Intéressant n’est-il pas ?

Suit alors le désormais classique compte rendu de l’essai mais cette fois réalisé avec juste ce qu’il faut de recul et d’objectivité.

Morceaux choisis :

« C’est Franz von Holzhausen qui a signé le dessin de cette grande berline 5 portes et vous ne serez sans doute pas surpris d’apprendre qu’il travailla chez Mazda avant de rejoindre Tesla. Sans chercher à y voir l’inspiration d’un modèle Mazda précis, le dessin de la Model S se distingue par une ligne fluide et des formes sans agressivité inutile. Pour la touche sportive, la P90D se contente d’un petit becquet de coffre en fibre de carbone et d’étriers de freins rouges, avouez qu’on a vu plus ostentatoire ! Longue de 4m97 et large d’1m96, cette routière possède une élégance certaine et le paradoxe de la Model S est certainement d’opposer le classicisme de sa ligne à la modernité de ses dessous. Mais pour séduire sur un marché largement dominé par les standards allemands, il était sans doute préférable de ne pas choquer la clientèle avec un design « hors norme », approche choisie par Toyota pour promouvoir l’hybride (Prius) et l’hydrogène (Mirai). »

Lire également :  Essai complet de la Mégane E-Tech : est-ce la voiture électrique parfaite pour vous ?

C’est tout bon là. Un avis partagé par les plus de 100 000 propriétaires de Model S.

Et de continuer sur l’ergonomie de la voiture.

« Il n’y a d’ailleurs rien de hasardeux, ni d’amateur dans la stratégie de Tesla contrairement à ce qu’on pourrait craindre d’un constructeur aussi jeune à l’échelle du temps automobile. C’est d’ailleurs ce qui impressionne le plus, la rapidité avec laquelle une marque partie de rien a su se hisser au niveau des meilleures références du marché. La preuve de ce développement rigoureux est le Cx remarquable de 0,24 affiché par la S. Les suspensions pneumatiques intelligentes rabaissent la voiture lorsqu’elle roule sur l’autoroute afin de réduire la friction à l’avant. Des clapets de refroidissement sont contrôlés par capteurs et restent fermés tant que leur activation n’est pas nécessaire. Le pare-choc avant dirige l’air en continu sous la plaque de protection de la batterie jusqu’au diffuseur arrière. Même les poignées de porte se replient automatiquement en roulant pour créer une surface plane et ainsi réduire la friction. »

 Bravo Sébastien ! Parce que ce qui paraît juste et convaincant pour quiconque a essayé une Model S ne l’est toutefois pas pour certains journalistes « spécialistes de l’automobile » qui préfèrent s’arrêter à un défaut d’étanchéité de toit ouvrant ou de porte plutôt que d’aborder l’essentiel de la voiture et abreuver leurs auditeurs de contre-vérités. On a tout de même pu entendre sur France 5 pendant l’émission « C’est à dire » il y a quelques semaines des « spécialistes » affirmer que la Model S coutait près de 160 000€, que son autonomie était de 200km quand c’était plat et sans vent, etc. et que l’avenir était à l’hybride (si, si !).

« Mais comme la Model S reste aussi une automobile malgré tout, on appréciera le confort des sièges avant et la position de conduite excellente. En revanche, les passagers arrière sont moins bien lotis puisqu’une simple banquette, un peu raide, les accueille sans fioriture. Dans ces conditions, pas sûr que les chauffeurs de maîtres gardent le volant bien longtemps ! »

Evidemment qu’on ne peut pas rester sur la banquette arrière. On veut tous conduire un vaisseau pareil…Dans la suite de son analyse, Sébastien s’intéresse au coût de l‘utilisation d’une Tesla.

« Afin de donner un ordre d’idée comparatif avec le budget carburant d’un modèle thermique équivalent, Tesla annonce sur la base de 25,000 km parcourus par an un coût d’électricité de 392 € environ, en considérant des recharges effectuées à 40 % à domicile (à 0,16 € par kWh), 30% au travail (à 0,07 € par kWh) et 30 % à l’aide du réseau gratuit de Super chargeurs (cf. encadré).

En « équivalent essence », la Tesla Model S serait donc autour des 2 Litres /100 km… »

Lire également :  Essai de la nouvelle Peugeot 308 SW HYBRID

Et bien ce n’est pas tout à fait juste. C’est oublier que pour nous heureux français qui achetons notre électricité jusqu’à 50% moins cher qu’ailleurs, il est stupide de recharger en heures pleines à la maison. Ce n’est donc pas 0,16cts /kwh mais plutôt 0,11cts en heures creuses. Pour la peine je vous laisse refaire le calcul complet.

Suit un commentaire particulièrement jouissif sur l’aspect sportif du (des moteurs). Alors là chapeau ! Je n’aurai pas mieux décrit ce que jour après jour je vis chaque fois que je suis au volant de ma S85D. Bien sûr c’est un peu égoïste, un peu narcissique mais c’est tellement vrai :

« Et là, ceux qui ricanaient à l’évocation d’une berline sportive animée par la fée électricité auront du mal à retenir leurs émotions lors du catapultage des 2,3 tonnes de la Model S ! Même si nous n’avons pas vraiment cherché à vérifier l’exploit du 0 à 100 km/h, la monte pneus hiver (M+S) dont était pourvu notre modèle d’essai n’étant pas la plus adaptée pour fracasser du chrono, en l’état les accélérations sont littéralement foudroyantes (cf. vidéo en fin d’article) ! On a beau avoir l’habitude d’essayer des sportives, un tel niveau de performances demeure tout à fait exceptionnel. Certains pourront même en juger sur la vidéo réalisée par nos confrères de Sport Auto ou la Model S met une véritable raclée à la Radical RXC turbo sur les premiers mètres d’un drag race. Le tout s’effectue dans la plus totale simplicité grâce à une motricité parfaite, il suffit d’écraser l’accélérateur de façon très primitive et de choisir sa trajectoire, l’électronique se charge de transmettre directement le couple des moteurs à la route sans aucune perte. Il a beau manquer le rugissement d’un moteur, les ruptures de charges et le crépitement des échappements, la brutalité de l’accélération sur les premiers mètres se suffit à elle-même pour coller une indescriptible banane sur nos mines d’enfants béats. De l’extérieur, le seul bruit vraiment audible est le déchirement des pneus sur l’asphalte. »

Stop, moi aussi j’ai la banane. J’arrête là ma sélection de morceaux choisis pour vous laisser le plaisir de lire l’article en entier sur le site www.automobile-sportive.com.

Lire également :  Essai de la Mercedes classe S 500 E: Une hybride qui sert de transition...

Je fais suivre néanmoins quelques commentaires sur le reste parce que je ne suis pas d’accord avec tout :

  • Le poids Non n’est pas vraiement un inconvénient. Il le serait s’il impactait la tenue de route ou les performances voire la sécurité, ce qui n’est pas le cas au contraire.
  • La direction Non n’est pas artificielle et en mode sport elle remarquablement précise et efficace. Ensuite c’est une question de goût voire d’envie.
  • La recharge à domicile Non n’est pas lente. 55 km/heure de recharge vous permet de repartir le matin avec le « plein » si besoin. Le faire plus vite à la maison n’aurait que peu d’intérêt et suppose une installation sûrement couteuse.
  • Les super chargeurs Non et oui. S’ils ne sont en effet pas assez nombreux en Europe du Sud et en France, c’est un développement promis et tenu. S’y ajoutent depuis avril les chargeurs chez des partenaires hôteliers qui doublent le nombre de points de recharge en France. Même avant c’était facile: aller de Marseille à Kristiansund en Norvège l’année dernière ne m’a posé aucun problème.
  • Le prix Non n’est pas plus élitiste que celui d’une berline allemande de taille et de performances comparables. C’est beaucoup d’argent, c’est vrai, mais l’acheter peut être aussi une preuve d’intelligence financière: 150 000km en 5 ans c’est grosso modo 20 000€ de carburant économisé (super) et environ 5 000€ d’entretiens pas nécessaires soit un différentiel de 25 000€ à déduire du prix payé ou à comparer au prix de « l’autre » plus le carburant et les frais.

Pour finir j’adore la conclusion que je ferai mienne :

« Rouler en Tesla Model S, c’est un peu mettre la science fiction dans son quotidien. Mais la Model S n’est pas qu’une voiture de geek comme on pouvait le penser. Dans un silence quasi religieux, cette version P90D est aussi capable de réveiller nos vils instincts avec des performances hors norme. Là, on découvre alors une grande berline dont les prestations dynamiques sont tout à fait convaincantes. De cette expérience d’un futur qui concilie écologie, performances et plaisir de conduire, il est difficile de sortir indemne… »

C’est exactement ce qui m’est arrivé. Depuis je me soigne au volant de ma S !

 

 

Publications similaires

5 commentaires

  1.  » 150 000km en 5 ans c’est grosso modo 20 000€ de carburant économisé et 5 000€ d’entretiens pas nécessaires  »

    Euh…

    Avec ma voiture, d’un gabarit équivalent à la TMS (break familial de 4,83 m de long), 150 000 km en 5 ans représentent 8600 € de carburant (5,5 l/100 de moyenne à 1,05 €/l), pas 20 000, et l’entretien 3250 € (1 visite par an à 330 €, et encore chez le concessionnaire, plus 1 train de pneus à 400 € tous les 40 000 km), pas 5000. On n’arrive pas à la moitié des 25 000 € d’économie promis…

    Même je suis persuadé de l’intérêt de l’électrique en général et de la Model S en particulier, il faudrait quand même avoir des arguments réalistes.

    J’ai fait une simulation pour 30 000 km/an. En coût de fonctionnement, l’économie réalisée sur le carburant (1000 €) est largement compensée par l’entretien (330 contre 700), et les pneus (340 contre 600), l’assurance étant équivalente à première vue.

    D’un point de vue purement financier le gain dépasse à peine 300 € par an, même pas 27 € par mois… Il va en falloir des années pour amortir une TMS…

    Manu

  2. Pas d’accord. Vous comparez ce qui n’est pas comparable, un peu comme des choux et des carottes. (mais on peut aimer les deux !)
    Comparez une Model S avec un berline de sa catégorie, c’est une voiture avec plus de 400Cv et qui marche au super pas au Diesel. Dans mon cas une Q5 3,2l essence de seulement 240cv ça donnait en moyenne 9 à 10L aux 100km réels soit à peu près 13€ (et encore c’est au tarif actuel évidemment très inférieur à ce qu’on a connu avant 2015/2016) c’est à dire 18 500€. Les entretiens annuels étaient bien d’environ 1 000€ soit encore 5 000€.
    Pour être complètement objectif il faudrait comparer avec une familiale très sportive affichant au moins 400cv et de même taille et considérer le prix moyen des carburants sur les 5 dernières années car, on peut rêver, il serait bien étonnant que le pétrole reste au prix actuel.

  3. J’ajoute que beaucoup de propriétaires de TMS ne souscrivent pas au contrat d’entretien forfaitaire proposé par Tesla et que ce choix est sans incidence sur la garantie (8ans batteries et moteurs). Les moteurs étant électriques ne nécessitent pas du tout les mêmes maintenances (pas d’huile, de courroie, de boîte de vitesse comparable, de transmission, etc…). Considérer comme vous le faites que l’entretien d’une TMS revient à 700€ par an est donc inexact dans votre analyse. Par ailleurs le moindre incident peut être analysé par Tesla sans devoir se rendre au garage. Tesla Motors peut intervenir à distance par connexion via Internet …

  4. pas d’accord avec la voiture de maître, en effet, le choix se porterait certainement sur la Model S à 4 places (Model S P90DL par exemple), donc exit la banquette un peu raide. En plus parler de Toyota pour le design « hors norme », perso je trouve la Prius et Mirai, pas belle du tout….Et pour une fois ma femme est du même avis que moi ;))

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *