Le déploiement de bornes de recharge pour véhicules électriques (VE) est une priorité majeure pour les États européens en 2023. Cela fait suite aux directives du Green Deal européen, qui vise à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, et du Fit for 55, qui vise à ce que 55 % de l’énergie produite en Europe provienne de sources renouvelables d’ici 2030.
La directive AFIR doit accélérer le déploiement des bornes de recharge
La directive AFIR (Alternative Fuel Infrastructure Regulation) est un règlement proposé par la Commission européenne pour développer les infrastructures de carburants alternatifs en Europe. Ce règlement propose d’introduire des objectifs contraignants pour chaque Etat membre concernant l’installation de bornes de recharge publiques. Les objectifs sont basés sur le nombre de véhicules électriques en circulation dans chaque Etat membre, ainsi que sur la puissance totale installée des bornes de recharge. La Commission vise un ratio de 12/1 basé sur une puissance moyenne de 11 kVA pour les bornes de recharge.
Cependant, l’UFE (Union Française de l’Electricité) juge que ces objectifs sont insuffisants et qu’ils doivent être doublés jusqu’en 2030 pour stimuler l’essor de l’électromobilité et couvrir le territoire avec un nombre suffisant de bornes de recharge publiques.
Accélérer le déploiement des bornes de recharge : c’est dans la boîte pour l’Europe
Un consensus de haut niveau pour accélérer le déploiement des bornes de recharge
« Un consensus de haut niveau s’est forgé dans l’ensemble des pays européens pour accélérer le déploiement des bornes de recharge« , a déclaré le ministre lors d’une conférence de presse au Bourget (93).
Pour réviser la directive sur les carburants alternatifs (Afir), « nous cherchons à bien comprendre les technologies, leur degré de maturité, pour se projeter à horizon 2030« , a souligné Jean-Baptiste Djebbari, évoquant notamment l’harmonisation des bornes, leur modèle économique, la couverture des espaces ruraux et les besoins en électricité « décarbonée« .
Accélérer le déploiement des bornes de recharge : « cette transition est et sera coûteuse », prévient-on.
Les ministres des Transports et des Infrastructures, ainsi que des représentants des pays européens, étaient réunis au Musée de l’air et de l’espace du Bourget, au nord de Paris, dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne.
Par ailleurs, « cette transition est et sera coûteuse, elle s’engage sur des volumes inédits et dans un temps très court« , a souligné Jean-Baptiste Djebbari. « Le sujet du pouvoir d’achat a été très largement évoqué. Il faudra construire une approche en justice sociale nécessaire« .
L’aviation et le transport routier dans le viseur
Du côté de l’aviation, il y a aussi « un consensus sur les technologies qui peuvent être mises à profit, notamment sur les carburant alternatifs au kérosène – qu’ils soient sur base d’huile de cuisson usagée, de déchets agricoles ou forestiers – ou visant à produire des carburants de synthèse, produits à partir d’hydrogène et de CO2 si possibles captés dans l’atmosphère« , a souligné le ministre français.
A ses côtés, la commissaire européenne aux Transports Adina Valean a déclaré que l’on devrait « amender » le « paquet mobilité« , un ensemble de dispositions qui doivent transformer le transport routier en Europe après d’âpres négociations avec les pays d’Europe centrale et orientale.
Des transporteurs moins chers et d’autres sujets à l’étude
Le but serait surtout de ne pas « provoquer d’émissions inutiles » et mobiliser des chauffeurs très demandés avec des trajets en camion allongés vers les pays de transporteurs moins chers. La réunion formelle du conseil des Transports, sous présidence française, est prévue le 2 juin.
Enfin, l’harmonisation des bornes, leur modèle économique, la couverture des espaces ruraux et les besoins en électricité « décarbonée » sont d’autres sujets à l’étude.
Le consensus européen sur le sujet de l’électrique questionné par l’Allemagne le mois dernier
Sans remettre en cause la mobilité électrique, l’Allemagne souhaite que les moteurs à combustion demeurent une option lorsqu’ils sont associés à des carburants synthétiques.
Plus le temps passe, plus l’interdiction de la vente des moteurs thermiques en 2035 semble remise en cause.
Et cette fois-ci, c’est l’Allemagne qui monte au front. « Nous voulons que les moteurs à combustion restent une option, s’ils fonctionnent exclusivement avec des carburants synthétiques« , a déclaré Volker Wissing, ministre allemand des Transports.
Les ministres des Transports et des Infrastructures ainsi que des représentants des pays européens sont réunis lundi 21 et mardi 22 février 2022 au Musée de l’air et de l’espace du Bourget, au nord de Paris, dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne. Au menu de cette réunion : l’innovation dans les transports, la « décarbonation » du transport routier, l’attractivité des métiers du secteur aérien et maritime ainsi que le fret ferroviaire.
Le couple franco-allemand raccord sur la défense des voitures hybrides
Volker Wissing, ministre libéral en coalition avec les socialistes et écologistes au pouvoir en Allemagne, a rejoint la présidence française dans sa défense des voitures hybrides, « une solution intermédiaire » qui permet à certains automobilistes d’avoir une première expérience avec l’électrique et aux constructeurs de « financer la transition« .
Un engagement ambitieux et clair: d’ici à 2040 toutes les voitures neuves vendues soient zéro émission
A la COP26 de Glasgow (Écosse), fin 2021, une trentaine de pays et constructeurs se sont engagés à « travailler » pour faire en sorte que d’ici à 2040 toutes les voitures neuves vendues soient zéro émission.
Mais les importants pays constructeurs que sont la Chine, les États-Unis, le Japon, la France ou l’Allemagne n’ont pas signé, l’Allemagne regrettant que la présidence britannique du sommet ait exclu les carburants de synthèse de l’initiative.
Une remise en cause surprenante, mais soutenue par la France
« Nous sommes très doués pour produire des moteurs à essence très performants, mais ils émettent du CO2. Nous devons proposer des moyens de locomotion individuels adaptés à chaque besoin. Nous ne pouvons pas compter que sur la mobilité électrique et l’hydrogène pour le futur« , a expliqué le ministre allemand. Il s’est félicité que la présidence française ait mis l’innovation en avant lors de cette réunion. « Nous n’atteindrons nos objectifs climatiques que si nous offrons des services de mobilité que les gens voient comme un progrès« , a-t-il souligné.
C’est la première fois que l’Allemagne remet en cause de manière officielle la proposition de la Commission européenne. Jusqu’à présent, le gouvernement actuel et le précédent mené par Angela Merkel étaient plutôt en accord avec Bruxelles et en opposition avec la France qui souhaite au moins introduire les hybrides rechargeables dans le texte.
Malgré tout, l’Europe tient à développer une alternative électrique. Et pour ce faire, rien de tel que des bornes pour recharger les véhicules… En avant pour l’électrique, mais pas trop vite car l’Allemagne et la France soutiennent toujours le thermique, via l’hybride !