Chine

La Chine interdit aux propriétaires de Tesla de conduire près de la retraite d’été du gouvernement, un autre signe que Pékin considère les véhicules comme des espions américains. En effet, le gouvernement chinois semble considérer Tesla comme un risque pour la sécurité nationale depuis quelque temps déjà.

Quelles sont les informations dont on dispose ?

Mardi, Reuters a rapporté que la police locale interdirait aux véhicules Tesla de pénétrer dans le district côtier de Beidaihe, dans la province de Hebei, pendant deux mois à compter du 1er juillet, alors que la ville orientale se prépare à accueillir la retraite estivale annuelle du Parti communiste chinois.

Selon Reuters, le fonctionnaire local qui a fourni l’information a refusé d’expliquer pourquoi les voitures Tesla seraient interdites, se contentant de dire que l’interdiction était due aux « affaires nationales ». Tesla Chine n’a pas répondu immédiatement aux demandes de commentaires.

La nouvelle interdiction de Tesla intervient quelques semaines après que la police de Chengdu, dans la province chinoise du Sichuan, a éloigné les véhicules Tesla de certains quartiers de la ville pendant la visite du président chinois Xi Jinping. Ce n’est pas positif pour la marque… 

Enfin, en mars de l’année dernière, l’armée chinoise a interdit aux voitures Tesla d’entrer dans ses complexes, invoquant des problèmes de sécurité liés aux caméras externes installées sur les véhicules Tesla. Parallèlement, le gouvernement aurait demandé à certaines industries d’État d’interdire à leur personnel de conduire des voitures Tesla. 

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Pourquoi une telle suspicion autour des véhicules Tesla ?  

Comme de nombreux véhicules modernes, les modèles Tesla sont équipés d’une multitude d’équipements sensoriels, dont des caméras embarquées qui fournissent aux conducteurs une vue extérieure (souvent orientée vers l’arrière) pour les aider à effectuer des manœuvres comme se garer ou changer de voie. Les caméras sont également essentielles pour le mode de pilotage automatique de Tesla.

Dans l’ensemble, les rapports sur les restrictions imposées par la Chine à Tesla suggèrent que les organismes officiels craignent que les données capturées par les caméras des véhicules – telles que des images de bâtiments ou de plaques d’immatriculation sensibles – soient transmises à des serveurs étrangers et potentiellement transmises aux États-Unis ou obtenues par eux. 

L’année dernière, après que l’armée chinoise a interdit l’accès de ses bases aux voitures du constructeur, le PDG de Tesla, Elon Musk, a nié que la société utilise ses véhicules à des fins d’espionnage. Tesla a également affirmé que les caméras embarquées dans ses véhicules n’étaient pas allumées en dehors de l’Amérique du Nord.

Comment la Chine lutte-t-elle (efficacement) contre l’espionnage supposé ?

Plus tard dans l’année, Tesla a annoncé que toutes les données générées par ses véhicules en Chine seraient stockées sur des serveurs situés en Chine, afin de se conformer aux nouvelles règles créées par le gouvernement pour cibler la manière dont les véhicules gèrent et stockent les données en Chine. La Chine disposait déjà d’une loi imposant aux entreprises technologiques de stocker les données des utilisateurs dans le pays, mais les législateurs se sont apparemment inquiétés du fait que les données recueillies par les véhicules présentaient une faille dans la loi, et ont donc introduit cette nouvelle disposition.

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Les constructeurs automobiles équipent de plus en plus de véhicules de caméras et de capteurs qui capturent des images de l’environnement de la voiture. Le contrôle de la manière dont ces images sont utilisées et de l’endroit où elles sont envoyées et stockées est un défi de plus en plus important pour l’industrie et les régulateurs du monde entier. Tesla risque de ne pas être la seule entreprise automobile embêtée à ce sujet… 

Une tension après la “réconciliation” autour de la Gigafactory

La méfiance accrue du gouvernement à l’égard de Tesla est un retournement de situation par rapport au traitement de tapis rouge que les fonctionnaires ont déployé en 2019 lorsque le constructeur automobile a ouvert sa gigafactory à Shanghai – la première installation de production de Tesla en dehors des États-Unis. La Chine a subventionné la construction de l’installation et a accordé à Tesla une licence pour opérer en tant qu’entreprise étrangère à part entière en Chine, plutôt que de forcer le constructeur de véhicules électriques à s’associer à un fabricant local, comme les constructeurs automobiles étrangers sont généralement obligés de le faire.

La gigafactory de Shanghai est devenue l’usine la plus productive de Tesla dans le monde, et la Chine est le marché du constructeur automobile qui connaît la plus forte croissance. En mars, Tesla était le premier fabricant de VE en Chine en termes de ventes, avec 65 184 unités livrées, soit une hausse de 15 % par rapport à février. Cependant, l’usine a été gênée cette année par le verrouillage de Shanghai induit par le COVID, qui a forcé l’usine à fermer pendant 22 jours, un record. Les ventes ont alors chuté de 98 % en avril.

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Des rivaux locaux comme NIO et Xpeng augmentent également leur part du marché local. Face à la concurrence et au ralentissement des ventes, être traité comme une menace pour la sécurité nationale en Chine est un autre mal de tête dont Tesla n’a pas besoin. La marque n’a d’ailleurs pas répondu immédiatement à une demande de commentaire… 

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