Visuel de la pièce de théatre "Les éclairs", représentant Nikola Tesla lors d'une démonstration sur le courant alternatif

Aujourd’hui, on vous présente en exclusivité un opéra adapté du livre de Jean Echenoz (publié en 2010), accompagné par la musique de Philippe Hersant.

Plongez dans le New York de la révolution industrielle pour cette création mondiale commandée par l’Opéra Comique, dans la Salle Favart qui fut le premier théâtre d’Europe à fonctionner intégralement à l’électricité.

Du 2 au 8 novembre 2021, venez vous détendre ET en apprendre un peu plus sur le fabuleux destin de Nikola Tesla ; inventeur hors normes, il a joué un rôle prépondérant dans le développement du courant alternatif, notamment pour le transport de l’électricité.

Pour vous convaincre de l’actualité de cette création, écoutez Ariane Matiakh : “Convaincue que l’art sert à éveiller les consciences et à faire réfléchir, je me réjouis que le sujet de notre opéra s’avère aussi contemporain. Entre les deux problématiques mondiales du réchauffement climatique et des risques pandémiques, la question des brevets scientifiques est centrale. Dans Les Éclairs, l’attitude de Gregor face aux gros industriels semble annoncer nos difficultés aujourd’hui.”

L’histoire

Les Éclairs retrace le destin de l’ingénieur Nikola Tesla – devenu Gregor – entre conte et chemin de croix. Lorsqu’il arrive à New York en 1884, Gregor est habité par ses visions. Il veut développer de façon révolutionnaire les usages de l’électricité. Mais la science l’intéresse plus que le profit. Des industriels le pillent et dévoilent ses inventions. Il se réfugiera dans le spectacle des éclairs et la compagnie des oiseaux.

Pour Jean Echenoz, “Il me semblait – assez confusément – que mon roman Des Éclairs pouvait peut-être constituer un support intéressant dans une perspective d’opéra. Je crois que cette idée a plu à Olivier Mantei qui m’a donné une liberté complète pour aborder ce traitement. C’est à lui que je dois vraiment tout dans ce projet.”

Et Philippe Hersant de lui “répondre” dans une autre interview :Les changements sont, somme toute, assez minimes. Une scène supprimée, quelques coupures dans les dialogues, quelques phrases déplacées d’une scène à une autre, et quelques ajouts de texte dans les parties chorales.” Comme quoi, le livret initial portait déjà les germes du projet !

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Vous souhaitez aller voir ce drame joyeux produit grâce à de la passion et beaucoup de collaboration, en quatre actes ?

Attention : ne pas lire les détails de l’histoire si vous préférez garder la surprise pour le jour J !

Acte 1

Sur le pont d’un transatlantique, le jeune ingénieur Gregor arrive en Amérique avec une recommandation à l’attention du puissant industriel Thomas Edison. La fin de la traversée lui donne l’occasion de démontrer ses talents : il répare les dynamos du navire, avariées par une tempête.

Interviewé par la première femme journaliste du New York Herald, Edison se montre pétri d’ambition et de cynisme. Il veut bien recevoir Gregor, mais pour le mettre au défi d’améliorer son principe de générateur. Gregor parvient-il à décupler la puissance de la machine, Edison le renvoie au lieu de le payer, et promet d’entraver sa carrière.

Quelque temps plus tard, Betty découvre que Gregor est devenu ouvrier pour survivre. Elle recommande ce génie singulier à Parker, un riche entrepreneur en quête de bons placements. Parker prend Gregor sous son aile.


Acte 2

Grâce à Parker, Gregor vit désormais dans le luxe et peut développer ses recherches, tout en fréquentant la haute société new-yorkaise. Lors d’une réception, il rencontre le philanthrope Norman Axelrod et sa femme Ethel : ils se prennent respectivement d’amitié et d’amour pour lui.

Edison décide de salir la renommée des inventions de Gregor, en particulier celle du courant alternatif. Il organise des électrocutions publiques d’animaux, puis le premier essai de chaise électrique sur un condamné à mort, invitant les journalistes dont Betty à chroniquer l’événement.

Pourtant, dans l’opinion publique, Gregor remporte la guerre des courants. Les manifestations de reconnaissance lui pèsent cependant, et il part poursuivre ses travaux dans le Colorado.


Acte 3

Convaincu qu’il peut établir le contact avec des civilisations extraterrestres, Gregor rentre du Colorado avec le désir de développer une énergie libre d’usage, pour le bienfait de l’humanité. De génie, il commence à passer pour un excentrique – en dépit de l’attachement protecteur d’Ethel qui le défend devant la presse, où seule Betty croit le comprendre.

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Ces remous et l’altruisme de Gregor étant nuisibles aux affaires, Parker lui retire son soutien et rompt leur contrat.


Acte 4

Gregor ne fréquente plus que les Axelrod. Norman voit encore en lui un homme d’avenir. Ethel lui déclare son amour et veut l’emmener en Europe pour relancer sa carrière. Mais Gregor refuse de trahir Norman.

Ses recherches ne lui rapportent plus rien. Il ne s’attache plus qu’à nourrir les pigeons de son quartier, tandis qu’Edison fait prospérer son empire technologique.

Ethel finit par avouer à Norman son amour pour Gregor, et le quitte. Mais dans sa chambre d’hôtel miteux, Gregor n’y est plus pour personne.


Une création atypique 

Jean Echenoz : “J’ai souhaité conserver la trame de mon livre, mais transformer son architecture en développant ses dimensions scéniques. Cela supposait une nécessité de « montrer », de faire voir les situations en même temps que de les faire entendre.

S’y ajoute une contrainte de rythme, dévoilée par Philippe Hersant : “Dans Les Éclairs (…) tout va très vite. Le livret est une succession de scènes très rapides, il s’y passe beaucoup de choses.” 

Clément Hervieu-Léger : “Non, l’opéra n’est pas du théâtre mis en musique, dans la mesure où la musique ne prend pas seulement en charge la peinture des âmes. La musique est une réinvention du temps. Pour un metteur en scène, c’est important de s’en convaincre. À l’opéra, on ne maîtrise ni le temps ni le silence, mais on gagne la possibilité d’embrasser tout ce que la musique donne et réinvente. Et Les Éclairs illustre parfaitement cette capacité de la musique à réinventer le temps : celui de la chronologie comme celui des errances intérieures.” 

Une belle histoire visuelle et auditive, dynamique et poignante, à aller admirer donc…

La distribution 

Clément Hervieu-Léger (mise en scène) et Ariane Matiakh (direction musicale) y déploient la poésie de cette aventure scientifique avec de jeunes interprètes épris de création (Jean-Christophe Lanièce, André Heyboer, Elsa Benoit, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur, Jérôme Boutillier, François Rougier), avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France et du Chœur Aedès. 

Photo des répétitions de la pièce "Les Eclairs" à l'Opéra Comique de Paris
© S.Brion (Opéra Comique)

Une collaboration précieuse 

Philippe Hersant : “Le livret de Jean Echenoz me fait d’ailleurs penser à un scénario de film. Les changements de lieux y sont très nombreux : il y a près d’une vingtaine de décors différents dans Les Éclairs ! J’ai voulu garder cette fluidité cinématographique, et nous avons évoqué avec le metteur en scène, Clément Hervieu-Léger, la possibilité d’utiliser ce procédé qu’on trouve dans des comédies musicales américaines pour figurer le mouvement : ce n’est pas le personnage qui se déplace mais le décor qui bouge derrière lui.

Clément Hervieu-Léger : “Le livret est d’une grande liberté à l’égard des contraintes de temps et de lieu. La musique y gagne un rôle crucial : celui de l’unification. Travailler sur Les Éclairs m’a permis de reconsidérer l’opéra à neuf et d’apprécier pleinement le rôle de la musique.”

Ariane Matiakh : “L’intégration du synthétiseur peut étonner, mais l’instrument est si approprié pour évoquer l’électricité et certaines sonorités typiquement nord-américaines ! Le synthé a même des capacités bruitistes, intéressantes dans un spectacle qui a recours au bruitage. Car Hersant s’amuse à créer des atmosphères et à parsemer sa partition de citations : la Symphonie du Nouveau Monde de Dvořák lorsque Gregor arrive à New York, des thèmes de jazz (Chet Baker, Gershwin), des chants de Noël, des échos du folklore des Balkans… Tout cela, bien inséré et subtilement reconnaissable, nous embarque dans l’univers de Gregor.”

© S.Brion (Opéra Comique)

Pour plus de détails… 

  • Décors : Aurélie Maestre
  • Costumes : Caroline de Vivaise
  • Lumières : Bertrand Couderc
  • Son : Jean-Luc Ristord
  • Assistante à la mise en scène : Frédérique Plain
  • Assistante décors : Clara Cohen
  • Assistante costumes : Magdalena Calloc’h
  • Assistante lumières : Cécile Giovansili Vissière
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Les acteurs 

  • Jean-Christophe Lanièce dans le rôle de Gregor 
  • André Heyboer dans celui d’Edison
  • Elsa Benoit incarne Betty 
  • Marie-Andrée Bouchard-Lesieur joue Ethel
  • Jérôme Boutillier joue Parker
  • Et enfin, François Rougier : Norman

Figurants : Stéphane Lara & Antoine Pinquier

Quelques informations essentielles !

  • Durée : 2h00 (Salle Favart)
  • Prix : 90, 75, 65, 50, 30, 25, 12, 6 € selon les places
  • Spectacle en français, surtitré en français et en anglais
  • Diffusion du spectacle sur France Musique le 1er décembre à 20h

L’affiche de la pièce :

Source : 

Les Éclairs | Opéra Comique (opera-comique.com)

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