Si ce scénario semble aujourd’hui improbable, la question mérite d’être posée : et si le milliardaire Elon Musk était mis en examen à Paris ? C’est ce que suggère Le Figaro, trois mois après l’accident provoqué par un taxi roulant en Tesla dans le 13e arrondissement, on dénombre au total un mort et 21 personnes blessées… Au vu de la gravité des conséquences, un coupable doit être trouvé. Mais qui, du conducteur ou du chauffeur sera désigné ? Pour le moment, la piste du défaut technique est privilégiée, même si cela dépend évidemment du point de vue.

Accident Tesla mortel à Paris : quelques rappels…

Le chauffeur mis en examen pour « homicide involontaire »

Mi-décembre 2021, le chauffeur du taxi électrique Tesla qui a provoqué un accident mortel à Paris a été mis en examen pour « homicide involontaire et blessures involontaires par véhicule terrestre à moteur ». Il avait été placé sous contrôle judiciaire (Le Monde).

Mais selon l’avocate du chauffeur de taxi mis en cause, l’accident n’est pas entièrement la responsabilité du conducteur. En effet, la pédale de frein serait restée bloquée. La compagnie de taxis G7 avait d’ailleurs annoncé, à la suite de cet évènement, mettre à l’arrêt 37 véhicules électriques du même modèle (Model 3 de Tesla).

« Mon client est vraiment très choqué par l’accident, qui a été d’une particulière violence », a affirmé à l’Agence France-Presse l’avocate du chauffeur, Me Sarah Saldmann. « C’est un accident pour lui, il a tout fait pour appuyer sur la pédale de frein, qui est restée bloquée, et parallèlement, la voiture s’est emballée et a roulé excessivement vite », a-t-elle ajouté, rappelant que la voiture n’était pas équipée d’un frein à main.

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Le véhicule électrique avait été acheté neuf « il y a trois mois » et n’avait pas présenté de difficulté jusqu’alors, selon l’avocate. L’enquête en cours devra déterminer pourquoi le conducteur, qui circulait à vitesse très élevée, a perdu le contrôle de son véhicule. Les médias suivent cette actualité de près.

Un taxi parisien dans une Tesla, le 14 décembre 2021.

Accident : Tesla écarte toute « défaillance technique »

Depuis l’accident qui a défrayé la chronique, la position de la marque reste stable. Interrogé par Le Monde, Tesla exclut l’hypothèse d’un blocage de l’accélérateur ou d’un dérèglement soudain du régulateur de vitesse. Même si elle n’a pas été en mesure d’inspecter la berline Model 3, presque totalement détruite dans l’accident, la marque assure que le véhicule n’a subi « aucune défaillance technique ».

La piste d’une défaillance technique a bien été avancée dès le début. Selon les premières déclarations, un problème d’embrayage avait été évoqué. Sauf qu’il n’y a pas d’embrayage sur la Tesla. Le maire (DVG) Jérôme Coumet, qui s’était rendu sur place, avait, lui, entendu parler de l’accélérateur « resté coincé ». D’où la vitesse « de plus de 100 km/h ».

Rappelons d’ailleurs que Tesla est capable d’opérer à distance sur ses voitures des mises à jour ou certains réglages (puissance délivrée, gestion de la recharge des batteries ou des aides à la conduite), comme c’est le cas pour les smartphones. Inversement, elle dispose de données télémétriques émanant de ses véhicules. Pratique, en cas d’accident.

« Nous sommes capables de savoir ce qui s’est passé ou ce qui ne s’est pas passé à bord d’un de nos modèles », assure un porte-parole de Tesla en France, sans préciser le type d’informations recueillies à l’issue du crash parisien. Sans avoir pu examiner le véhicule mis à l’index, le constructeur a pu néanmoins effectuer une « analyse initiale des données » permettant d’affirmer que la Tesla conduite par le chauffeur de taxi n’a eu aucun problème.

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Et de préciser qu’il se tient « à la disposition des tiers autorisés pour leur fournir les données complémentaires. » Reste à savoir ce que donneront finalement les analyses techniques pour l’accident de cette Tesla…

Une énième remise en cause de la marque Tesla ?

La Model 3, best-seller de Tesla

Tesla, qui a accès à certaines données techniques, a donc assuré qu’il n’y avait « pas eu de défaillance technique » de sa voiture. La Model 3 de Tesla est le best-seller du constructeur américain et l’une des voitures électriques les plus vendues en Europe.

La Tesla Model 3, toute version confondue, est la berline familiale (4,69 mètres de long) la plus vendue en France en 2020, mais aussi la voiture électrique la plus vendue dans le monde dès 2019. Son attractivité n’a cessé de gagner en importance au fur et à mesure des années, séduisant toujours davantage grâce à ses mises à jour.

Une sacrée performance pour un modèle qui se veut haut de gamme, même si la perte du bonus éco de 6 000€ et la flambée des prix chez Tesla ne va désormais plus autant dans son sens… Enfin, le véhicule n’est pas autonome, mais est équipé d’une assistance à la conduite sur autoroute, qui impose de garder ses mains sur le volant et ses yeux sur la route.

Une marque qui se veut pionnière en conduite autonome

En janvier 2020, Tesla s’était résolu à publier une mise au point démentant que ses modèles puissent être sujets à des « accélérations non intentionnelles », comme l’en avaient accusé certains conducteurs aux Etats-Unis. « Nous avons enquêté sur chaque incident et, à chaque fois que les données étaient disponibles, nous avons pu établir (…) que la voiture accélère si, et seulement si, le conducteur l’a décidé », assurait Tesla.

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La firme précisait notamment que la pédale d’accélérateur dispose de deux capteurs et qu’en cas de dysfonctionnement (un appui simultané sur les deux pédales, par exemple) le couple moteur est immédiatement coupé.

Outre l’émotion provoquée par un tel accident, rarissime dans Paris, le fait qu’il ait impliqué une Tesla lui donne un relief particulier. Cette marque n’est pas seulement synonyme de voitures électriques très cotées, la firme d’Elon Musk se veut aussi pionnière en matière de conduite autonome, quitte à braquer les projecteurs sur elle lorsqu’un accident grave implique l’un de ses véhicules.

Une voiture Tesla dans les rues de Paris, le 14 décembre 2021.

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