En France, un bilan chiffré est publié chaque année, qui permet d’évaluer la trajectoire des énergies renouvelables en termes de production et de consommation. L’édition 2022 montre une progression continue de la part des énergies renouvelables dans la production d’énergie. Il distingue aussi, parmi les filières renouvelables, celles qui poursuivent leur essor et celles dont la part diminue. Ainsi, si La production d’électricité renouvelable reste dominée par l’hydraulique, la part issue de l’éolien et du solaire progresse fortement. Mais qu’en est-il au niveau mondial ?
Pourquoi les centrales nucléaires restent-elles plus fiables que l’éolien et le solaire ?
Les centrales nucléaires sont généralement utilisées plus fréquemment que les autres types de centrales parce qu’elles sont conçues pour fonctionner plus longtemps avant de devoir être ravitaillées en combustible et qu’elles nécessitent moins d’entretien en général (généralement tous les 1,5 ou 2 ans).
Les facteurs de capacité pour le gaz naturel et le charbon sont généralement inférieurs à la moyenne en raison de l’entretien de routine et/ou du ravitaillement en carburant qui ont lieu dans ces installations.
La disponibilité du combustible est le principal facteur qui limite les installations de production d’énergie renouvelable, qui sont classées comme des sources d’énergie variables ou intermittentes (c’est-à-dire le vent, le soleil ou l’eau). En conséquence, ces installations nécessitent une source d’énergie de secours, comme le stockage à grande échelle, qui n’est actuellement pas disponible à l’échelle du réseau. Elles peuvent également être combinées à une source d’énergie de base fiable, comme l’énergie nucléaire.
En quoi cela est-il important ?
La quantité d’électricité produite par un réacteur nucléaire typique est de 1 gigawatt (GW). Cela ne signifie pas que vous pouvez facilement le remplacer par une centrale au charbon ou à énergie renouvelable d’une capacité d’un gigawatt.
D’après les facteurs de capacité présentés précédemment, il vous faudrait presque deux centrales à charbon, ou trois à quatre centrales à énergie renouvelable, chacune d’entre elles devant avoir une taille de 1 GW, pour produire la même quantité d’électricité qui serait injectée dans le réseau.
En 2019, davantage d’électricité a été produite à partir de sources renouvelables que d’énergie nucléaire, mais malgré une forte croissance, les investissements dans les énergies renouvelables devront être massivement augmentés, si nous voulons maintenir l’augmentation de la température mondiale à moins de 1,5 degré Celsius par rapport aux niveaux préindustriels.
Toutefois, dans les années à venir, le monde produira plus d’électricité à partir de sources renouvelables qu’à partir du nucléaire. Selon les données présentées dans le Statistical Review of World Energy de BP, un total de 2 805,5 térawattheures (TWh) a été produit à partir de sources renouvelables, tandis que 2 796 TWh ont été produits par des centrales nucléaires. L’hydroélectricité, qui n’est pas incluse dans la taxonomie des énergies renouvelables de BP, porterait la quantité totale d’énergie produite à partir de sources renouvelables à 4 222,2 TWh supplémentaires.
Nouveau paradigme : en route vers l’éolien et le solaire
La catastrophe nucléaire qui s’est produite à Fukushima Daiichi au Japon en 2011 a dissuadé de nombreux gouvernements de poursuivre l’énergie nucléaire. Selon une analyse du coût nivelé de l’énergie pour 2020 réalisée par Lazard, la plus grande banque d’investissement indépendante au monde, cette technologie est désormais relativement chère, avec un tarif moyen de 163 $/MWh contre 40 $/MWh et 37 $/MWh pour l’éolien et le solaire, respectivement. Ceci est à comparer au fait que l’éolien et le solaire produisent de l’énergie à un coût moindre.
Alors que la communauté mondiale s’efforce de réduire sa dépendance à l’égard des combustibles fossiles, l’essor des sources d’énergie renouvelables devrait se poursuivre. Selon l’Agence internationale de l’énergie, les sommes investies dans les sources d’énergie renouvelables ont atteint un nouveau record en 2020, avec une croissance de 0,9 % par rapport à l’année précédente (AIE).
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime que les ajouts de panneaux solaires à l’échelle utilitaire ont augmenté de près de 3 % l’année dernière par rapport à 2019. La Chine, leader de la production d’énergie renouvelable dans le monde, a augmenté sa capacité photovoltaïque de plus de 33 % au cours de l’année 2020 par rapport à l’année précédente.
L’année 2020 a également été une année record pour l’installation de l’énergie éolienne, avec 93 GW, atteignant une capacité mondiale totale de 743 GW. Selon les projections réalisées par GWEC Market Intelligence, la capacité éolienne mondiale augmentera de 469 GW au cours des cinq prochaines années.
Néanmoins, selon le GWEC, la trajectoire de croissance actuelle prévue devra « tripler » au cours de la prochaine décennie, afin de mettre le monde sur la voie de la limitation du réchauffement climatique à un niveau bien inférieur à 2 °C.
L’analyse a été menée par le GWEC au moment où les données de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables ont montré que les investissements mondiaux dans le secteur de l’énergie au cours des 30 prochaines années devraient passer de 98 à 131 milliards de dollars, afin de limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels. Cette information a été publiée en même temps que l’analyse du GWEC.
F.A.Q.
Les panneaux photovoltaïques, également appelés panneaux PV, et les miroirs qui concentrent le rayonnement solaire sont deux exemples de technologies solaires qui peuvent être utilisées pour transformer la lumière du soleil en électricité utilisable. Cette énergie a de multiples applications, notamment la production d’électricité, le stockage d’énergie (via des batteries ou le stockage thermique) et le stockage thermique.
Le vent, même s’il ne s’agit que d’une légère brise, fait tourner les pales, ce qui entraîne la création d’énergie cinétique. La rotation des pales entraîne la rotation de l’arbre à l’intérieur de la nacelle, ce qui permet à un générateur situé dans la nacelle de convertir cette énergie cinétique en énergie électrique.