Suite aux déclarations publiques des patrons de Tesla et Volkswagen, le patron de Daimler a souhaité faire valoir son point de vue. Elon Musk et Herbert Diess sont d’accord pour dire que l’hydrogène est une cause perdue dans le domaine du transport routier. Martin Daum, le patron de la division Supply chez Daimler dit que non.
Des objectifs difficilement atteignables sans hydrogène
«Nous ne pouvons pas nous permettre de miser sur une seule technologie pour atteindre les objectifs climatiques», a déclaré Daum. «Jusqu’en 2025, l’accent sera mis à 100% sur les véhicules électriques à batterie. Entre 2025 et 2035, nous aurons besoin à la fois de véhicules électriques à batterie et de véhicules à pile à combustible, car les besoins d’infrastructure en forte croissance nécessitent une approche à deux volets.
C’est une histoire similaire à ce que l’ensemble des constructeurs et des régulateurs pouvaient prétendre avant le choix de l’électrique. Aujourd’hui, il apparaît définitif pour de nombreux constructeurs même si présenté comme une obligation imposée par les régulateurs.
«La décarbonation du mix énergétique représente le changement énergétique le plus profond depuis le début de la révolution industrielle», ont déclaré les analystes de Sanford Bernstein dirigés par Neil Beveridge dans une note aux clients. «Il est tout simplement impossible d’atteindre le zéro net d’ici 2050 sans que l’hydrogène ne joue un rôle majeur.»
En effet et pour la France, ce sont les ZFE qui sont critiquées par le planning très court et qui impose de réfléchir rapidement à une électrification.
Dans un cadre plus global, la réglementation CAFE 2021 pèse sur le développement de l’électrique chez l’ensemble des constructeurs.
Une vision étonnante pour Daimler
Ces prises de position en opposition sont étonnantes de la part de Daimler qui s’exprime habituellement peu sur ses choix technologiques. La publicité pour l’EQA nous fait pourtant comprendre le choix définitif du groupe en faveur de l’électrique pour les véhicules de particuliers.
Ici, c’est la division Supply qui précise sa position. Un élément d’explication peut être la prochaine autonomie de cette division. Ainsi, en affirmant des choix opposés au groupe, le PDG peut expliquer sa vision et orienter le marché du Supply.
En effet, Daimler reste le plus grand constructeur de camions au monde. Cette division s’est récemment associée à Volvo pour imaginer le futur du transport dans un monde décarboné. L’annonce n’est donc pas anodine.
Un choix technologique lourd?
Que pensez-vous de ces changements? Comprenez vous les enjeux présentés par les constructeurs? Pour nous les jeux sont faits malgré les annonces.
Source: Bloomberg