L’ère des véhicules électriques est bien là, mais est-ce la solution ultime aux défis du transport ? Philippe Vangeel, le secrétaire général de l’AVERE offre une perspective éclairante dans notre interview exclusive.
Armand Taïeb : Merci d’accepter cette interview. Pourriez-vous présenter l’AVERE et son évolution ?
Philippe Vangeel : Fondée en 1978, l’AVERE a été créée en réponse à la crise pétrolière. Initialement académique, elle s’est adaptée à l’évolution de l’industrie des batteries. Nous sommes passés de 16 à 65 membres, reflétant notre croissance et notre adaptation.
Armand Taïeb : Quel est le rôle actuel de l’AVERE ?
Philippe Vangeel : Notre rôle s’étend de l’analyse politique européenne, particulièrement avec le European Green Deal, à l’élaboration de standards techniques pour les véhicules. Nous collaborons étroitement avec des associations et l’industrie, incluant les constructeurs de véhicules et les entreprises de recharge de batteries.
Armand Taïeb : Concernant les subventions et l’influence de l’AVERE en Europe ?
Philippe Vangeel : Notre focus est l’utilisateur final. Nous évaluons si les propositions législatives sont bénéfiques pour le secteur. Nous ne sommes pas une trade association mais cherchons une transition équilibrée vers les véhicules électriques, sans pour autant ignorer d’autres modes de transport.
Armand Taïeb : Quelle est votre vision sur le remplacement des voitures à pétrole par des électriques ?
Philippe Vangeel : Remplacer chaque voiture à pétrole par une électrique n’est pas la solution. Nous devons repenser le transport dans son ensemble, encourager les utilisateurs à opter pour d’autres moyens de transport pour des trajets courts.
Armand Taïeb : Pouvez-vous parler de l’infrastructure de recharge ?
Philippe Vangeel : Nous collaborons avec la Commission européenne pour fournir des données détaillées sur les infrastructures de recharge. L’année passée, l’Europe a vu une augmentation significative des points de recharge, dépassant les 600 000.
Armand Taïeb : Quels sont les défis actuels concernant les véhicules électriques ?
Philippe Vangeel : Il est important de choisir un véhicule adapté à ses besoins réels et non de se focaliser sur une grande autonomie. Les concessionnaires doivent être mieux formés pour conseiller les clients.
Armand Taïeb : Et sur le marché de l’occasion ?
Philippe Vangeel : Le marché des véhicules électriques d’occasion est encore naissant. Avec le temps, comme pour les smartphones, ce marché se développera naturellement.
Armand Taïeb : Votre opinion sur les initiatives de leasing à bas coût ?
Philippe Vangeel : Ces initiatives varient d’un pays à l’autre. Elles sont utiles pour stimuler le marché, mais à long terme, le secteur doit se développer sans subventions.
Armand Taïeb : L’AVERE est-elle présente à l’international ?
Philippe Vangeel : Nous sommes actifs dans presque tous les pays européens, y compris la Turquie et l’Ukraine. Notre focus reste l’Europe, mais nous avons des contacts dans le monde entier.
Conclusion
L’AVERE envisage un futur où la voiture électrique fait partie d’une solution de transport plus large et plus durable. Cette vision invite à une réflexion collective sur nos habitudes de mobilité et les infrastructures nécessaires pour soutenir une transition vers une société plus écologique et efficiente.