Source : L’Automobile Magazine

Face à l’essor de l’électromobilité, le salon automobile de Munich dévoile une prédominance chinoise inédite. Avec un positionnement stratégique sur le segment des petites citadines électriques, les constructeurs chinois sont-ils en train de renverser l’hégémonie allemande sur le sol européen ?

Le contexte électrique chinois

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : tandis que le groupe Volkswagen peine à atteindre 3,1 % du marché chinois, des géants nationaux comme BYD dominent avec une part de marché de 18 %. Même l’américain Tesla, avec ses 8,7 %, a su s’imposer face à l’industrie automobile allemande. 

Deux ans auparavant, l’IAA de Munich n’aurait jamais imaginé que les constructeurs chinois, aujourd’hui deux fois plus nombreux, viendraient concurrencer les géants allemands sur leur propre territoire.

Le combat pour le premium

Les constructeurs chinois ne sont pas uniquement ici pour se faire un nom ; ils viennent aussi prouver leur capacité à rivaliser en matière de qualité. La bataille pour la suprématie se joue désormais sur le segment des SUV électriques. Les marques comme BYD et MG n’ont pas seulement débarqué en Europe, elles y ont déjà implanté leurs premiers modèles, comme la MG4, désormais la sixième voiture électrique la plus vendue au Royaume-Uni.

En parallèle, des entreprises telles que BMW accélèrent leur transition vers l’électrique, dévoilant pas moins de six nouveaux modèles à venir d’ici 2025.

La citadine abordable : La faiblesse européenne

L’obsession du segment premium a peut-être détourné l’attention du réel enjeu : les citadines abordables. Tandis que les constructeurs européens se débattent pour trouver une offre attrayante, les Chinois sont déjà prêts à combler ce vide. 

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Matthieu Noel, expert du secteur automobile, s’interroge sur la nécessité pour les petites voitures d’avoir une autonomie aussi importante. Cette question suggère que les constructeurs européens pourraient être en train de manquer une opportunité en or.

Le potentiel salut par l’écologie

Cependant, tout n’est pas perdu pour l’industrie automobile allemande. Des mesures comme le bonus écologique basé sur l’empreinte carbone pourraient offrir un avantage compétitif aux constructeurs européens. De plus, le défi du recyclage représente une chance pour les entreprises européennes de prendre les devants. BMW, par exemple, adopte une approche plus verte en intégrant des matériaux recyclés.

Une avance technologique incontestée

Ralf Brandstätter, membre du directoire de Volkswagen, ne mâche pas ses mots. Selon lui, la Chine possède déjà une avance considérable, disposant d’un « écosystème » complet pour la voiture électrique. L’Europe, avec son approche fragmentée, est en train d’être distancée. Si elle ne réagit pas rapidement, elle pourrait bien se retrouver à la traîne dans la course à l’électromobilité.

Le paysage automobile européen est à un tournant. Entre la menace des constructeurs chinois et l’évolution des besoins des consommateurs, l’industrie automobile allemande doit innover rapidement pour rester dans la course.

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