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L’industrie de la construction se tourne progressivement vers l’électrification de ses véhicules, et le choix de la chimie des batteries devient crucial. Un rapport récent d’IDTechEx, intitulé « Electric Vehicles in Construction 2023-2043 », indique qu’un prix de batterie suffisamment bas est déterminant pour rendre les véhicules électriques plus rentables que leurs homologues diesel. Mais pourquoi observe-t-on une dichotomie nette entre les batteries utilisées en Chine par rapport à l’Europe ?

Les différents choix de chimie des batteries

L’électrification des équipements de construction est un sujet fascinant et nuancé. Les principales priorités pour une batterie sont d’offrir d’énormes capacités à bas coût. Les véhicules de construction ne nécessitent pas autant de densité de puissance que les voitures électriques, car ils ne subissent pas de pics importants de demande d’énergie et sont plus susceptibles de fonctionner à un rythme régulier pendant de longues périodes.

En Europe, les constructeurs favorisent largement l’utilisation de batteries au nickel-manganèse-cobalt (NMC), tandis qu’en Chine, le choix s’est porté sur les batteries au lithium-fer-phosphate (LFP).

Les batteries au plomb-acide, malgré leur moment de gloire dans les premiers jours de l’électrification de la construction, ont été rapidement remplacées par les batteries au lithium-ion, car elles étaient sévèrement limitées, avec une faible endurance et des temps de recharge lents.

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NMC ou LFP : quel est le meilleur choix ?

Les batteries NMC et LFP offrent toutes deux les performances requises pour la construction, gérant facilement les exigences de décharge maximale et ayant une densité volumétrique et gravimétrique suffisamment élevées pour s’intégrer dans les machines.

La NMC est généralement une batterie plus performante que la LFP, avec de meilleures densités d’énergie et de puissance, mais à un coût plus élevé. L’utilisation de la LFP, qui offre toutes les performances nécessaires tout en minimisant le coût de construction d’un véhicule électrique, semble donc logique. Pourtant, le marché européen utilise principalement des batteries NMC.

L’influence de la disponibilité sur le choix de la chimie des batteries

La meilleure explication est sans doute une question de disponibilité. La plupart des développements de construction électrique à ce jour ont utilisé des fournisseurs de packs de batteries, tels que Northvolt, Forsee et Volta, dont la plupart des produits utilisent le NMC. De plus, en Europe et en Amérique du Nord, plus de 75% des offres des fabricants de packs de batteries utilisent le NMC.

En Chine, en revanche, le LFP est déjà la chimie de choix dominante. L’électrification rapide du parc de véhicules a nécessité une solution bon marché qui pourrait fournir une densité d’énergie acceptable (autonomie du véhicule) tout en maintenant le véhicule abordable.

L’avenir de la chimie des batteries : le sodium-ion ?

Le sodium-ionest une autre chimie de batterie qui pourrait potentiellement se présenter comme candidate pour l’industrie de la construction. C’est une chimie émergente qui n’a pas encore de marché établi. Il est important de noter que les solutions à base de sodium peuvent être produites à des coûts inférieurs à ceux des solutions à base de lithium, mais elles n’offriront pas les mêmes performances. À cet égard, elles partagent les qualités de la LFP. Cependant, étant donné qu’elles ne sont pas encore une solution à grande échelle, elles sont plus coûteuses que les batteries LFP et NMC tout en offrant des performances moindres. Le sodium ne semble donc pas pertinent pour l’industrie de la construction pour l’instant. Cependant, une fois à grande échelle et en offrant la réduction de prix promise, il pourrait être parfaitement adapté aux besoins de ce marché nuancé.

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Un marché prometteur en pleine croissance

L’industrie de la construction électrique est encore à ses débuts, avec peu de véhicules en production de série. Cependant, si l’on en croit l’activité récente et les annonces, le nombre de machines disponibles dans les prochaines années va exploser. Le rapport d’IDTechEx prévoit un TCAC de 10 ans de 37%, avec une industrie de la construction électrique atteignant une valeur de 150 milliards de dollars US en 2043. Toute cette croissance va engendrer une demande significative en batteries, qu’elles soient NMC, LFP, ou peut-être même Na-ion. L’évolution de cette industrie s’annonce électrisante.

En conclusion

La réussite des véhicules électriques dans l’industrie de la construction dépendra en grande partie du choix de la chimie des batteries. À mesure que cette industrie se développe, il sera crucial de sélectionner la chimie qui offrira un prix suffisamment bas pour rendre le coût total de possession des véhicules électriques moins cher que leurs alternatives diesel. L’enjeu est de taille, et l’avenir de l’industrie de la construction électrique promet d’être passionnant.

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