Tesla Gigafactory Nevada

Le paysage européen de la production de batteries est actuellement confronté à des défis importants, comme l’a souligné Robin Zeng, PDG de CATL, lors de sa récente apparition dans le podcast « In Good Company with Nicolai Tangen ». Les remarques franches de M. Zeng ont attiré l’attention sur les problèmes fondamentaux auxquels sont confrontés les fabricants européens, ce qui a suscité une conversation sur l’avenir de l’industrie.

Défauts de conception et inefficacité des processus

M. Zeng a fait remarquer qu’un problème fondamental réside dans la conception des batteries produites par les entreprises européennes. Il souligne qu’une mauvaise conception est le premier écueil, qui affecte tout, de l’efficience à l’efficacité. De plus, les processus de production sont jugés inadéquats, ce qui éloigne les fabricants de la création d’un produit compétitif.

« Lorsque je parle à de nombreux PDG de fabricants de batteries européens, je constate qu’ils ne sont pas capables de fabriquer un bon produit », a déclaré M. Zeng. Ce commentaire suggère que les inefficacités commencent dans les phases conceptuelles, une étape critique pour toute opération de fabrication de haute technologie.

Le boom des gigafactories en France

Avec l’annonce officielle d’une quatrième usine à Dunkerque, la France confirme sa position de leader dans l’industrie de la batterie, seulement surpassée par l’Allemagne. D’ici la fin de la décennie, selon Standard & Poors Ratings Services, les gigafactories françaises pourraient atteindre 170 GWh de capacité de production, équiper 3,4 millions de véhicules et tripler la production nationale.

Le paysage des gigafactories en France est en pleine expansion, en particulier dans la région des Hauts-de-France, qui est devenue un centre névralgique pour cette industrie en croissance. Selon une carte des projets et usines actuelles présentée par Les Échos, la production de batteries pour véhicules électriques est en plein essor, prévoyant une capacité de 38 GWh d’ici 2025, suffisante pour alimenter entre 750 000 et 800 000 véhicules. C’est plus que la production de voitures électriques prévue en France à cette échéance, qui est de 600 000.

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ACC, une première Gigafactory en France, un Pas de Géant pour l’industrie française

Il y a quelques mois, nous avons eu l’opportunité de discuter avec M. Frédéric Motte sur ses ambitieux projets d’implantation d’usines dans la région du Nord. Aujourd’hui, avec l’inauguration du premier site industriel déjà dans le rétroviseur, c’est le moment idéal pour revenir sur cette remarquable réussite française et faire le bilan des progrès réalisés.

L’inauguration de la première Gigafactory française

Dans le Pas-de-Calais, le secteur de la mobilité électrique a franchi une étape importante avec l’inauguration de la première gigafactory française, dédiée à la fabrication de batteries pour véhicules électriques. Cette initiative est menée par Automotive Cells Company (ACC), un consortium regroupant Stellantis, Mercedes-Benz et Saft Batteries, filiale de TotalEnergies.

Soutenue par 1,3 milliard d’euros d’aides publiques, cette méga-usine englobe plus de 60 000 m² d’ateliers au sein du premier des trois blocs de production qui sont désormais opérationnels. Ce premier bloc, doté d’une capacité de production maximale de 13,4 GWh, sera bientôt complété par deux autres, permettant d’atteindre une capacité de production de 40 GWh d’ici à 2030.

La production en attente de lancement

Bien que l’usine soit inaugurée, la production n’a pas encore débuté. Elle sera lancée plus tard dans l’année. Une fois à pleine capacité, ce premier bloc pourra produire 56 000 cellules par jour et 2,4 millions de modules par an. Cela représente suffisamment de batteries pour équiper entre 200 000 à 300 000 véhicules chaque année.

Des perspectives ambitieuses pour ACC

« Cette inauguration est l’aboutissement des efforts entrepris depuis plusieurs années pour créer ACC, avec l’objectif d’en faire un leader européen de l’industrie des batteries, sur la base d’une technologie développée en France, » a commenté Carlos Tavares, PDG de Stellantis.

Hauts-de-France : Terre d’accueil pour la production de batteries

La région Hauts-de-France ne se contente pas d’accueillir le site d’ACC. Avec trois autres projets en cours, elle aspire à devenir une véritable « Vallée des batteries ».

Le groupe sino-japonais AESC-Envision prévoit de fabriquer des batteries pour Renault à partir de 2025 dans une usine basée à Douai. Par ailleurs, deux autres projets ont été validés à Dunkerque. Le premier, porté par la start-up grenobloise Verkor, devrait être finalisé à la mi-2025. Le second, annoncé récemment par le groupe taiwanais ProLogium, vise un début de production pour 2026.

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Vers une capacité de production de 120 GWh en 2030

La gigafactory d’ACC est prévue pour accueillir trois blocs, et devrait atteindre une capacité de production de 40 GWh de batteries à l’horizon 2030. L’usine prévoit d’employer environ 2000 personnes d’ici la fin de la décennie.

Avec un investissement total de 7,3 milliards d’euros, dont 1,28 milliard d’euros de fonds publics (846 millions d’euros français et 437 millions d’euros allemands), le projet ACC est l’un des plus ambitieux de l’industrie des batteries.

En prévoyant l’inauguration de deux nouvelles gigafactories en Allemagne (2025) et en Italie (2026), ACC compte porter sa production à 120 GWh dès 2030.

Le Symbole d’une Transition Énergétique en Marche

L’émergence de ces gigafactories en France symbolise une évolution majeure dans la transition énergétique du pays. En créant une chaîne d’approvisionnement locale pour les batteries de véhicules électriques, la France pourrait non seulement réduire sa dépendance envers les importations de batteries, mais aussi stimuler son économie et créer des emplois dans un secteur d’avenir.

Liste exhaustive des Gigafactories Européennes

Voici une liste des principaux projets de gigafactories en Europe, classés par capacité prévue en GWh, et indiquant s’ils sont déjà existants, en projet ou avec une ouverture prévue en 2023 ou après 2023 :

Projets de 10 GWh et plus :

  • Freyr (Mo i Rana), Norvège
    Capacité prévue : 250 GWh
    Statut : En projet
  • Northvolt (Skelleftea), Suède
    Capacité prévue : 100 GWh
    Statut : En projet
  • Beyonder (Rogaland), Norvège
    Capacité prévue : 40 GWh
    Statut : En projet
  • Morrow (Agder), Norvège
    Capacité prévue : 10 GWh
    Statut : En projet
  • Envision AESC (Sunderland), Royaume-Uni
    Capacité prévue : Non spécifiée
    Statut : En projet, ouverture prévue après 2023
  • Dunkerque (France)
    Capacité prévue : Non spécifiée
    Statut : En projet, ouverture prévue après 2023
  • ProLogium (Heide) (Salzgitter), Allemagne
    Capacité prévue : Non spécifiée
    Statut : En projet, ouverture prévue après 2023
  • Verkor (Grenoble), France
    Capacité prévue : Non spécifiée
    Statut : En projet, ouverture prévue après 2023
  • Northvolt PowerCo (Västerås), Suède
    Capacité prévue : Non spécifiée
    Statut : En projet, ouverture prévue après 2023

Projets de moins de 10 GWh :

  • O Rosatom (Kaliningrad), Russie
  • Microvast (Ludwigfelde), Allemagne
  • Tesla (Grünheide), Allemagne
  • LG-Chem (Wroclaw), Pologne
  • ACC (Douvrin), France
  • Svolt (Überherrn), Allemagne
  • Svolt (Lauchhammer), Allemagne
  • Magna Energy Storage (Horni Sucha), République tchèque
  • Envision AESC (Douai), France
  • CATL Farasis (Erfurt) (Bitterfeld-Holfen), Allemagne
  • CATL (Debrecen), Hongrie
  • ACC (Kaiserslautern), Allemagne
  • InoBat (Bratislava), Slovaquie
  • SK Innovation (Ivancsa et Komarom), Hongrie
  • Samsung (Göd), Hongrie
  • Elevenes (Subotica), Serbie
  • Italvolt (Scarmagno), Italie
  • ACC (Termoli), Italie
  • Phi4Tech (Noblejas), Espagne
  • Envision AESC (Navalmoral de la Mata), Espagne
  • PowerCo (Sagunt), Espagne
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Le besoin croissant en Europe

D’après les estimations, les besoins en batteries en Europe devraient atteindre 850 GWh d’ici 2035. « Nous sommes au début de l’histoire des batteries », a déclaré Benoit Lemaignan, CEO et fondateur de Verkor, signalant que la croissance attendue est juste au coin de la rue.

Cependant, l’accent est mis non seulement sur la production de batteries, mais également sur la création d’un écosystème complet qui comprend le recyclage et la production de cathodes. Eramet et Orano, en partenariat avec le chinois XTC, travaillent à la production de composants à partir de batteries recyclées, un pas important vers la circularité de l’industrie.

Dans cette transition, des entreprises comme BeLink Solutions apportent leur expertise en innovation et production de composants et de systèmes électroniques. Elles sont déjà pleinement engagées dans l’électromobilité et sont prêtes à soutenir les acteurs clés de l’industrie. En ce qui concerne les systèmes de gestion des batteries (BMS), l’électronique de puissance, les infrastructures de recharge et la télémétrie, leur savoir-faire sera un atout précieux.

L’Europe : un paysage en expansion

L’Europe dans son ensemble connaît une montée en flèche des projets de gigafactories. De la Norvège à l’Espagne, en passant par l’Allemagne et le Royaume-Uni, de nombreuses usines sont en projet ou déjà en construction. Par exemple, Northvolt en Suède prévoit une capacité de 100 GWh, tandis que Tesla à Grünheide, en Allemagne, est l’un des projets les plus médiatisés. D’autre part, des entreprises telles que CATL, Samsung et LG-Chem sont également en train de s’installer en Europe, apportant leur expertise mondiale.

Des défis à relever

Cependant, malgré ces avancées prometteuses, l’Europe a encore du chemin à parcourir pour atteindre son objectif de 850 GWh. En outre, le défi de la décarbonisation de la production de batteries et la dépendance de l’Europe envers les matériaux importés, tels que le lithium et le cobalt, sont des obstacles à surmonter.

En somme, bien que les gigafactories en Europe soient encore à leurs débuts, l’expansion rapide de cette industrie est une promesse pour un avenir électrique plus vert. Cependant, pour y parvenir, une approche intégrée qui embrasse la durabilité, l’innovation et l’engagement de tous les acteurs de l’écosystème est essentielle.

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