Voilà de longs mois que Tesla prépare son Truck, le premier véhicule de transport professionnel, à charge lourde, 100% électrique. Les attentes en sont élevées sur ses deux points critiques pour ce type de véhicule. D’abord, sa capacité de charge et son autonomie associée, que l’on estime décroissante à mesure que le Truck emportera de lourdes cargaisons. Ensuite, sa rapidité de recharge. Autant un particulier peut s’accorder un temps de recharge associé à un bon déjeuner, à une visite touristique, autant un routier professionnel n’aura pas ce loisir sur son temps de travail.

Vers un Tesla Truck autonome?

A ces deux points attendus au tournant pourrait bientôt s’y ajouter un troisième : les syndicats de routiers. Motif : la crainte non pas du Tesla Truck en soi mais celle du Tesla Truck…sans chauffeur. La crainte est justifiée. Le véhicule est en phase finale de développement. L’Autopilot est déjà opérationnel. Lorsque les deux seront pleinement déployés, on pourra donc imaginer un monde où les camions rouleront sans chauffeur.

Lointaine science-fiction ? Pas vraiment, si l’on en croit le dernier rapport de l’ITF, l’International Transport Forum. Celui-ci a publié il y a deux semaines un rapport concernant « les grandes lignes de l’action mondiale concernant les emplois de chauffeur et les aspects juridiques ». On y évoque précisément le devenir de cette profession au regard des évolutions technologiques attendues, pouvant lourdement impacter leur branche.

Les chiffres ne sont pas anodins : « l’utilisation de camions autonomes pourrait faire baisser de 50 à 70 % la demande de chauffeurs aux États-Unis et en Europe d’ici à 2030, ce qui se traduirait, selon un scénario, par la suppression de jusqu’à de 4.4 millions des 6.4 millions d’emplois de chauffeur professionnel prévus d’ici là », explique l’ITF.

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Parmi les mesures envisagées pour anticiper une levée de boucliers, l’ITF évoque la nécessité de « définir des normes internationales, des règles routières et des réglementations techniques applicables aux camions autonomes ». Ce sera la pierre angulaire du développement de ce mode de transport triplement alternatif – 100% professionnel, 100% électrique, 100% autonome.

A l’heure actuelle, les réglementations routières sont une prérogative régalienne. Il appartient donc à chaque chauffeur de s’y conformer à chaque passage de frontière. Un camion autonome pourra faire de même, comme le fait déjà l’Autopilot. Toutefois, l’émergence d’une nouvelle catégorie de véhicules, professionnels, à charge lourde et autonomes, serait l’occasion de travailler sur une harmonisation internationale…et donc de contribuer au développement mondial de l’électromobilité. Une partie du succès du Tesla Truck pourrait bien en dépendre.

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