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Messagerie instantanée et vie privée : sommes-nous condamnés à se détacher de nos données personnelles ?

Les applications de messagerie instantanée se bousculent : Whatsapp, Signal, Messenger, Telegram, les utilisateurs ne savent plus où donner de la tête. Et il apparaît difficile aujourd’hui  de contrôler le partage de leurs données.

Alors que Mark Zuckerberg, PDG de Facebook, affirme que la vie privée serait un “concept dépassé”, les consommateurs prennent conscience du problème de privacy de leurs informations. Mais est-il possible d’échapper au partage de ses données personnelles ? Quelle application serait la plus sécurisée ?

Whatsapp : une nouvelle politique de gestion des données jugée trop intrusive par ses utilisateurs. 

L’application de messagerie instantanée parmi les plus utilisées dans le monde compte opérer un changement concernant la gestion des données personnelles. A compter du 8 février, lorsque vous serez inscrits sur Whatsapp, Facebook pourra relayer toutes vos informations à instagram et messenger, qui sont également des propriétés du groupe Facebook. Numéro de téléphone, nom, contacts ou votre adresse IP seront partagés sans que vous puissiez vous y opposer, elles seront utilisées pour proposer des services aux entreprises.

Il n’a pas fallu beaucoup de temps avant que la polémique se crée autour de cette nouvelle mise à jour. Rien qu’en France, l’application concerne 20 millions d’utilisateurs, et beaucoup comptent dès à présent se tourner vers d’autres applications telles que Signal.

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Rappelons que Whatsapp a été racheté par Facebook en 2014, dans un contexte de concentration du marché de la messagerie en ligne. Le groupe a été de nombreuses fois au milieu de scandales concernant le partage de données privées comme celui de Cambridge Analytica en 2018, qui avait utilisé les informations d’utilisateurs afin d’influencer les intentions de votes. De plus, Mark Zuckerberg ne fait plus grand secret de son intention d’unifier les plateformes du groupe : Whatsapp, Instagram et Facebook.

Signal : une alternative plus sécurisée pour ses utilisateurs ?

Alors que Whatsapp doit gérer la polémique concernant ses nouvelles conditions d’utilisation, Signal vient d’atteindre les 500 millions d’utilisateurs.  Cette fondation Américaine  non lucrative mise en place en 2013, est aujourd’hui devenue la principale alternative à Whatsapp. Sa popularité a été mise en avant après le tweet d’Elon Musk (patron de Tesla), “Use signal” : “Utilisez Signal” . 

L’application promet la confidentialité des données personnelles de ces utilisateurs grâce au cryptage des messages, pièces jointes et appels audios. Contrairement à Whatsapp, les données ne sont pas automatiquement sauvegardées sur le Cloud.  Cependant, elle est aussi hébergée sur un site central, et n’est donc pas inviolable.

Telegram : un succès grandissant.

Telegram est une application de messagerie instantanée créée en 2013 et dont le siège est localisé à Dubaï. Elle a été fondée par les créateurs de Vkontakte, un site web de réseautage social russe semblable à Facebook. Il dépasse désormais les 500 millions d’utilisateurs et semble rivaliser avec les géants tels que Facebook et Instagram. 

Elle se présente comme n’importe quel service de messagerie instantanée : messages, appels vocaux et vidéos, et permet aussi d’échanger des dossiers plus volumineux (1,5G) ainsi que d’avoir des discussions secrètes.  Les données y sont chiffrées et l’application utilise un protocole M-Proto plus sûr que sur Messenger et Whatsapp. Il s’agit du réseau social dominant en Russie.  Cependant, cette application a été critiquée par l’ONG Amnesty International car elle ne propose pas de chiffrement de bout en bout par défaut. De plus, les utilisateurs ne sont pas informés lorsqu’ils utilisent une méthode de chiffrement plus faible.

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En résumé : les informations auxquelles ces applications ont accès.

DonnéesIdentifiantsDonnées d’utilisationAchatsEmplacementCoordonnéesContenu utilisateurs Diagnostic
WhatsappIdentifiants de l’appareil et de l’utilisateurDonnées publicitaires, interaction des produits.Historique des achats.Emplacement approximatif.Adresse e-mail, numéro de téléphone.Assistance client.Données sur les pannes, la performance.
SignalIdentifiants de l’utilisateurxxxNuméro de téléphone.xx
TelegramIdentifiants de l’utilisateur.xxxNom et numéro de téléphone, contact.xx

Les failles d’un système ancré dans notre quotidien

Les messageries semblent être le talon d’Achille de notre vie privée. Whatsapp et Messenger représentent à eux deux 2,8 milliards d’utilisateurs dans le monde. Si la question du partage des données personnelles inquiète, il semble impossible d’arrêter l’évolution en marche. Bien que Telegram et Signal semblent plus sécurisées, ces applications connaissant un succès croissant et ne sont pas à l’abri d’être rachetées un jour par un grand groupe. Vonktate commence à faire de l’ombre aux grands réseaux sociaux et pourrait connaître le même sort que Facebook avec Whatsapp.

Si aucune de ces applications n’est parfaite, il semble pourtant difficile de s’en détacher. Supprimer ces réseaux sociaux  reviendrait à se couper de membres de sa famille ou d’amis qui ne souhaitent pas changer de réseau.

Whatsapp, Signal, Messenger, Kakao, Télégram, quelle que soit l’application choisie, l’utilisateur doit savoir qu’il s’expose au partage de ses données personnelles.

Alors que Whatsapp était l’une des applications les mieux notées par Amnesty International concernant la protection de confidentialité des données en 2016, elle est aujourd’hui vivement critiquée pour ses nouvelles conditions d’utilisation.

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Les tendances s’inversent mais le problème reste le même : peut-on concilier messagerie instantanée et privacy des données personnelles ? Existe-t-il une application qui puisse garantir une protection de celles-ci ?

Dans l’Union européenne, les pays sont soumis au Règlement Général de Protection des Données (R.G.P.D.) qui interdit les pratiques d’exploitation des données par ces applications, mais ce n’est pas le cas dans tous les pays et les grands groupes deviennent plus puissants.

Nous pouvons nous demander si à cette échelle, les réseaux sociaux maîtrisent encore ce qui est fait de nos données, et si à l’avenir elles ne risquent pas d’être dépassées par le phénomène qu’elles ont créé.

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